<290> qu'il s'agit de mes intérêts. Les réflexions que vous faites là-dessus ne sont que trop justes ; mais, quant à moi, je n'y trouve rien d'extraordinaire, étant déjà accoutumé à me voir négligé par la France dans toutes les occasions où il s'agit de me prêter son secours et de faire quelque chose pour moi, de façon que je ne vois que trop clairement que la France s'embarrasse fort peu de ses alliés d'Allemagne, pourvu qu'elle puisse faire ses affaires selon les projets bien ou mal digérés qu'elle s'est faits. Cela soit pourtant dit entre nous; en attendant, mes ministres vous pourront instruire en détail de combien de choses j'ai à me plaindre de la France.
Quant à la Saxe, vous êtes déjà assez informé que je ne refuserai jamais un accommodement avec elle et que je ne prétends à autre chose que d'être quitte des avanies qu'elle m'a faites, et de vivre avec elle en paix et repos, et même, s'il se peut, en bonne intelligence. Mais il faut que je vous dise que jusqu'à présent la Saxe n'y témoigne pas la moindre envie, qu'elle persiste plutôt dans un acharnement incroyable contre moi, et que c'est elle qui a pressé le plus à Francfort l'élection très irrégulière et violente qu'on vient de faire d'un empereur, en la personne du grand-duc de Toscane, ainsi qu'elle se joue tant de la Russie que de la France lorsqu'il s'agit de faire quelque chose pour complaire à la cour de Vienne, qu'elle idolâtre, quoiqu'elle s'en repentira peut-être un jour la première, lorsque ladite cour n'aura plus besoin d'elle. Mes ministres du département des affaires étrangères sont instruits à vous marquer quelques détails par rapport à ce que la Saxe a fait pour pousser l'élection du Grand-Duc. Au reste, le président de Lesgewang m'a mandé que le cadre d'ambre que Sa Majesté Impériale de Russie a désiré de moi, est achevé. Il est instruit de vous l'adresser, et vous ne manquerez pas de le présenter vous-même à l'Impératrice avec un compliment bien poli et flatteur de ma part. Vous n'aurez pas failli de faire la même chose à l'occasion de mon portrait: il faut qu'il vous soit déjà parvenu. Après avoir fini la présente, je viens de recevoir votre relation du 7 de ce mois, dont le contenu m'a fait beaucoup de plaisir, pourvu que les effets répondent aux promesses.
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
1999. AN DEN GENERALFELDMARSCHALL FÜRST VON ANHALT-DESSAU IM LAGER BEI DIESKAU.
Prausnitz, 30. [September 1745].
Die Oesterreicher seind total geschlagen, ein andermal ein mehres.
Friderich.
Nach der eigenhändigen Bleistiftaufzeichnung auf einem Taschenbuchblatte. Im Herzogl. Archiv zu Zerbst.