<303> possible avec ces gens-là, et pensez de quelle façon nous pourrons unir nos intérêts de façon que l'Angleterre se croie obligée de nous soutenir en tout événement. Je pense que, vu la situation des affaires, je ne hasarde rien de faire relever Andrié par votre neveu; pesez bien la chose, et si vous n'y trouvez rien de hasardé, faites dresser ses instructions, dans lesquelles il y aura non seulement beaucoup de compliments et de politesses pour Harrington et Newcastle, mais des ouvertures pour resserrer solidement et à jamais les liens d'union entre les deux nations. Vous pourrez faire expédier le rappel de Klinggraeffen et de Danckelman, dont l'un et l'autre m'est inutile. La relation de notre victoire de Soor est si vraie que je vous jure que toute l'armée me jette la pierre sur ce que je l'ai faite trop modeste.

C'est un malheur qu'Eichel a été pris, mais je puis vous jurer qu'à peine ai-je eu le temps de faire des dispositions pour battre l'ennemi, et que j'aurais été perdu, si je n'avais pas agi avec la vivacité que j'ai employée dans ce moment. Du moins la perte de mon équipage m'a-t-elle débarrassé d'une troupe de 8,000 hommes de troupes légères, qui me seraient tombé à dos sans cette amorce. Vous n'entendez pas la guerre, rnon cher Podewils, et vous n'êtes pas en état d'en juger, mais attendez que vous parliez à quelqu'un de mes officiers, pour voir si j'ai pu agir autrement. . .

Je ferai entrer, le 20, mon armée en cantonnements, et je serai, s'il plaît à Dieu, le 3 de novembre à Berlin. J'ai reçu toutes vos lettres, les chiffres etc., et j'en ferai bon usage.

Adieu, Dieu vous bénisse, soyez sûr et persuadé que nous faisons ici humainement ce qui dépend de nous, et qu'il n'y a que les vivres qui nous empêchent de mieux faire.

N'oubliez pas les absents ni vos amis.

Federic.

Dans ce moment j'apprends que le pauvre colonel Dohna est mort de la fièvre chaude.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


2017. AU MARQUIS DE VALORY, ENVOYÉ DE FRANCE, A BRESLAU.

Campement de Trautenau, 9 octobre 1745.

Monsieur. J'ai appris par la vôtre du 3 de ce mois ce que vous avez voulu me représenter de la part de Sa Majesté Très Chrétienne, touchant la protestation contre l'élection du grand-duc de Toscane qu'elle me demande de faire conjointement avec l'Électeur palatin, et les mesures proposées pour cette fin.

Comme personne ne connaît mieux que vous mes sentiments de considération et d'amitié pour le Roi votre maître, par les preuves que je lui ai données de la sincérité et fermeté de mes liaisons d'alliance,