<304> vous n'aurez aucun lieu de douter de l'envie que j'ai de lui être utile en tout ce qui me sera possible.
Mais avant que je puisse m'expliquer sur cette proposition, il faut que je vous prie de faire quelques réflexions sur les points suivants:
1° Que j'ai eu des raisons essentielles de protester contre la manière et l'illégalité de la susdite élection, mais point contre la personne de l'Empereur.
2° Que, l'inaction de la France du côté du Rhin ne pouvant pas me convenir, il serait nécessaire qu'elle eût du moins au bord de ce fleuve 100,000 hommes et qu'on les fît agir efficacement, afin que je puisse voir si l'on pourrait assez se fier à elle pour prendre des arrangements avec l'Électeur palatin.
3° Qu'après la façon dont cette couronne semble user avec ses alliés, elle ne saurait s'étonner si ceux-ci, aux règles de la prudence, balancent un peu de montrer la docilité désirée.
4° Que quant à mes griefs, vous savez mieux que personne leur nature et en quoi ils consistent, et que j'en ai eu de nouveaux, depuis que l'abbé de La Ville a proposé un congrès à mon insu.
Voilà quelques raisons qui vous feront juger si, dans le temps que la France tient une conduite si équivoque, je pourrais prendre de nouvelles mesures avec elle. Tout cela ne m'empêchera pas de conserver pour le Roi Très Chrétien toute l'amitié imaginable, et pour vous une parfaite estime. Sur ce, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach Abschrift der Cahinetskanzlei.
2018. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.
Camp de Trautenau, 10 octobre 1745*
Mon cher Podewils. La dépêche d'Andrié avec la ratification des préliminaires1 est la première bonne nouvelle que j'aie reçue en quinze mois. La façon dont s'explique le ministère britannique, ne me laisse rien à désirer, et si l'on en doit juger par les discours de l'envoyé d'Autriche,2 il y a grande apparence que la reine Thérèse en passera par où le roi George voudra. Donnez à présent à Andrié tous les ordres pour accélérer cet ouvrage, et si vous pensez que je n'ai plus rien à ménager par rapport à la France, envoyez votre neveu en Angleterre, et qu'il mette la dernière main à l'œuvre.
Valory m'a fait les propositions les plus ridicules, au nom de la France, qu'il soit possible d'imaginer; il s'agit de détrôner avec l'Électeur palatin le Grand-Duc. J'ai répondu que je ne trouvais pas à propos d'entrer dans des mesures aussi vives, tandis que la France proposait
1 Die englische Ratification der Convention von Hannover, d. d. Kensington 11. September a. St. 1745.
2 Der österreichische Gesandte in London von Wasner.