<357> escadrons et 10 bataillons dans le cercle de Meissen, afin de nous approcher par là du prince d'Anhalt et de prendre Meissen, poste qui nous est nécessaire pour faire la communication libre entre les deux armées, moyennant un pont à construire, si la paix ne se fait avec la cour de Dresde. S'il ne se passe rien alors qui demande absolument ma présence, j'irai retourner à Berlin. Sur quoi, je prie Dieu etc.

Vous voyez par là de quoi il est question, et j'espère de vom donner bientôt de plus grandes et meilleures nouvelles.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


2086. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.

Quartier général de Görlitz, 3 décembre 1745.

Je viens de recevoir ici les dépêches que vous m'avez faites le 16 du mois de novembre passé. Je ne doute nullement que mon ministre, le comte de Podewils, ne vous ait déjà suffisamment instruit de tout ce qui s'est passé ici depuis un temps de douze jours, de même des raisons qui m'ont forcé d'entrer avec mon armée dans la Lusace et en Saxe, pour y chercher ceux qui étaient actuellement en chemin pour mettre en exécution le plus noir et le plus détestable projet qu'on eût jamais imaginé, contre un prince qui ne cherche qu'à vivre en paix et en repos avec ses voisins. Aussi Dieu a-t-il béni mes armes d'une manière si visible que mes ennemis n'ont eu que de la honte et de la confusion de leur malin-vouloir.

J'espère, de plus, que mondit ministre de Podewils vous aura communiqué ce que le ministre anglais à Dresde m'écrit, et la réponse que je lui ai faite là-dessus. Quoiqu'il soit impossible que la Russie ne dût pas être contente de celle-ci, je crois pourtant que vous serez obligé de vous servir auprès de Bestushew de quelque argument plus efficace que tous ceux dont vous vous êtes servi jusqu'à présent; c'est pourquoi je vous autorise et vous ordonne même de lui offrir de ma part une gratification de 100,000 écus, à condition qu'il fasse cesser la marche des troupes russes, que la Russie ne fasse plus de déclarations contraires à mes intérêts, qu'elle ne prête point de secours à mes ennemis, mais qu'elle oblige plutôt la cour de Dresde à acquiescer à la convention d'Hanovre. Vous ne manquerez pas ainsi d'exécuter tout cela avec votre habileté et dextérité ordinaire, et de me faire au plus tôt possible votre rapport de ce que cela a opéré sur l'esprit de Bestushew, afin que je puisse prendre mes mesures là-dessus d'une ou d'autre manière.

Au reste, on vous aura déjà informé de l'assurance que milord Harrington m'a fait donner, par mon ministre Andrié, que le roi d'Angleterre avait déjà donné des ordres au lord Hyndford de faire part au