<366>prends parfaitement qu'il sera très difficile d'insister à la longue sur la convention d'Hanovre et de conserver en même temps l'assistance de la France, et qu'il me faudra opter entre ces deux partis. Mais dans les circonstances où je suis actuellement, où je suis obligé de tâcher à écarter la Russie, et de rendre inutile à la Saxe le secours d'Hanovre, il ne m'est pas encore possible de travailler à quelque nouveau traité avec la France, à moins que celle-ci ne sache un autre moyen de retenir la Russie et d'obliger la Saxe à faire une paix particulière avec moi, et que la France se veuille expliquer sur les secours réels et effectifs que je dois attendre d'elle, et que ce sera alors que je changerai de méthode.
Voilà des réflexions que vous tâcherez d'insinuer le plus doucement et le plus poliment au marquis d'Argenson, en lui faisant sentir que depuis notre dernier traité je n'avais pas eu le moindre secours de la France, que j'avais été obligé de porter tout seul tout le fardeau de la guerre et de me défendre tout seul contre des forces même supérieures de nos ennemis communs, et qu'il fallait ainsi que la France m'assistât une bonne fois par des subsides, qu'on déterminerait au moins à trois millions d'écus. Vous lui insinuerez tout cela de la manière la plus douce, en tâchant de votre mieux à me conserver la bonne volonté et l'inclination que ce ministre paraît avoir pour moi.
Quant à la pensée que ce ministre vous a dit lui être venue, qui est que la convention d'Hanovre pût servir de base à une pacification entre la France et les Puissances maritimes et que j'y voulusse bien travailler, vous lui direz et l'assurerez de la manière la plus forte que jamais mon intention, en me prêtant à cette convention, n'avait été d'autre que de m'en servir comme d'un échelon et de base pour faire un accommodement entre la France et les Puissances maritimes; que j'avais déjà travaillé sur cela et que j'y travaillerais encore de tout mon possible, pourvu que le marquis d'Argenson voulût s'expliquer dans la dernière confidence vers moi sur les conditions sur lesquelles la France souhaite à faire sa paix avec les Puissances maritimes; que je ne ferai jamais d'autre usage de cette ouverture confidente que celui qui convient aux intérêts de la France, et que je m'emploierai avec plaisir, bien qu'en même temps avec toute la prudence possible, pour coopérer à la pacification entre la France et les Puissances maritimes.
Vous ne manquerez pas de me faire, le plus tôt qu'il sera possible, une relation bien détaillée sur tous les' points ci-dessus énoncés.
Federic.
Nach dem Concept.
2097. AU CONSEILLER ANDRIÉ A LONDRES.
Quartier général de Bautzen, 9 décembre 1745.
Je viens de recevoir les relations que vous m'avez faites le 23 et le 26 du mois de novembre passé. Quoique toutes les belles assurances