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m'a envoyée aujourd'hui, dont le contenu me paraît autoriser ma pensée. Arrivez ici avant Valory, afin que nous puissions bien peser les termes et employer toutes les chevilles dont une matière aussi délicate que celle-là est susceptible. Le soir à 6 heures.

Federic.

Nach der eigenhändigen Aufzeichnung (praes. 8. Febr.) in dorso des Berichts.


1719. AU CONSEILLER PRIVE DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A MUNICH.

Berlin, 9 février 1745.

On m'a voulu assurer que feu l'Empereur, peu de temps avant sa mort et à peu près au commencement du mois passé, avait entamé une négociation secrète avec la cour de Vienne, et qu'elle avait été fort avancée, de sorte que, s'il avait vécu, elle serait parvenue vraisemblablement à sa maturité à l'insu de tous ses alliés.

Je ne prétends point décider sur l'authenticité de cet avis, dont les circonstances sont que jusqu'au 4 du mois passé l'Empereur avait insisté sur des conditions extrêmement avantageuses pour lui, mais que depuis le 7 il avait commencé à s'en relâcher peu à peu. Ce qui me fait soupçonner qu'il pourrait y avoir eu au moins quelques chipoteries et pourparlers avec la cour de Vienne, est que, malgré l'état critique des affaires de la Bavière, feu l'Empereur a fait venir toute sa famille et les dicastères et surtout le conseil aulique à Munich, tout comme s'il avait eu des assurances positives de la cour de Vienne qu'il n'avait rien à craindre dans sa capitale. Quoi qu'il en soit,1 la chose vaut bien la peine que vous tâchiez de l'approfondir, de concert avec le sieur de Chavigny, car je vous avoue que, malgré tout ce que vous m'avez mandé sur les bonnes dispositions de l'Empereur à l'égard de ses alliés et principalement par rapport à moi, je ne suis rien moins que tranquille sur cet article, tous les avis venant de la Bavière confirmant unanimement que, excepté le seul comte de Törring, l'Impératrice douairière, tout le ministère et l'Électeur lui-même sont portés de cœur et d'âme pour un prompt accommodement avec la reine de Hongrie, et je crains fort que cela n'aille en augmentant, si les secours de troupes françaises pour le Haut-Palatinat devaient tarder à venir. Vous continuerez donc de faire tout au monde pour parer un coup si fatal et pour empêcher qu'il ne se fasse d'accommodement fourré à mon exclusion et à celle de mes alliés en Allemagne.

Federic.

H. Comte de Podewils.

Nach dem Concept.



1 Vergl. über die Verhandlungen zwischen den Höfen von München und Wien Anfang 1745 A. v. Arneth, Maria Theresia's erste Regierungsjahre III, 8.