<47> impartialité le deuxième et le onzième1 article du traité de Worms, et de me dire si un Prussien entre les mains de qui ce traité tombait, en pouvait juger autrement, sinon que le contenu des susdits articles devrait naturellement regarder son maître, et qu'on préparait de loin à la cour de Vienne de réclamer même l'assistance de l'Angleterre et du roi de Sardaigne, pour se remettre en possession de ce qui lui devait appartenir par les traités antérieurs à celui de Breslau; aussi ai-je de bonnes preuves en mains que dans ce même temps on forgeait plus d'un projet à Vienne pour m'opprimer et pour me troubler dans mes possessions, comme cela s'est manifesté, par le propre aveu de la reine de Hongrie, dans la patente publiée en Silésie, où l'on dit expressément que la cession de la Silésie avait été extorquée par la force et qu'elle ne pouvait pas subsister. Qu'il fallait encore ajouter à tout cela le traité que le roi de Pologne avait fait avec la cour de Vienne2 et dont on m'avait caché les articles secrets, aussi bien que les intrigues qu'on avait fait jouer à la cour de Russie pour la faire entrer dans une ligue secrète contre moi. Que tout cela, considéré ensemble, m'avait fait voir évidemment que je ne pouvais trouver une sûreté, aussi peu avec le roi d'Angleterre et un ministre comme milord Carteret, qu'avec la reine de Hongrie, et que, manquant totalement de cette façon-là de liaison solide et de sûreté suffisante auprès de ceux qui se disaient mes alliés, et trouvant toujours leurs actions contraires à leurs paroles et à leurs protestations, j'avais cru ne pouvoir prendre un meilleur parti que de m'attacher à une puissance qui, étant de tout temps ennemie de la maison d'Autriche, ne pouvait pas manquer de s'unir étroitement avec moi pour soutenir les mêmes intérêts. Qu'avec cela, mon honneur m'avait engagé à ne point laisser abîmer l'Empereur, ou du moins à ne point sacrifier lui et mes alliés, comme la cour palatine et celle de Cassel, à la fureur et à la vengeance de la cour de Vienne; mais que depuis tout cela il était arrivé des changements heureux en Angleterre, où il me paraissait que la sagesse ait succédé à la fureur, et qu'il me paraissait permis et convenable même de prendre confiance dans le ministère d'Angleterre, toutes et quantes fois que le Roi comme électeur d'Hanovre et les principes de ses ministres allemands ne pouvaient pas avoir une influence supérieure, et que l'intérêt national réglait les démarches du nouveau ministère.
Qu'ainsi les affaires n'étaient pas si embrouillées que nous ne puissions renouer ensemble, et qu'il ne s'agissait que d'établir solidement la pacification de l'Empire, sur le pied que j'avais fait indiquer secrètement au lord Harrington par mon ministre en Angleterre, et que je puisse trouver toutes les sûretés nécessaires qu'il fallait me procurer contre les desseins de la cour de Vienne, outre les dédommagements de tous les dégâts que les troupes hongroises avaient faits dans mes États.
1 Gemeint ist der 13. Artikel. Vergl. Bd. III, 26, Anm. 3.
2 Vergl. Bd. II, 497.