1718. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.
Podewils berichtet, Berlin 8. Februar: „Le chevalier de Courten, maréchal de camp du roi de France, est arrivé hier au soir . . . Mais ce qui me fait écrire celle-ci par estafette, est sur les pressantes instances de Valory, qui ... a voulu se rendre tout de suite à Potsdam, pour s'acquitter des ordres très pressants qu'on lui a donnés. ... La cour de France veut que lui ou bien Courten se rende incessamment à Dresde, pour y faire des propositions au roi de Pologne, tendant à lui donner envie de parvenir à la dignité impériale par le moyen de la France et de ses alliés, en le mettant aux prises avec la cour de Vienne. . . . L'amorce qu'on lui veut présenter, outre la dignité impériale, doit être, à ce qu'on m'a laissé entrevoir à mots couverts, un bon morceau de la Bohême, dont le roi de Pologne se trouve déjà en possession en quelque façon par les quartiers d'hiver que ses troupes y ont pris. . . . Comme Valory craint de trouver dans le comte de Brühl nn obstacle insurmontable, il m'a fait entendre que son intention pourrait aller à dépêcher secrètement quelqu'un à Dresde pour annoncer son voyage et sa commission au roi de Pologne par un valet de chambre de ce Prince que Valory prétend connaître particulièrement.“ Valory hat dem König von Preussen eine ausführliche Denkschrift des Marquis d'Argenson vorzulegen. | [Potsdam, 8 février 1745.] Je vous donne pour réponse à votre lettre que je me fais saigner demain, pour avoir craché du sang aujourd'hui, et qu'ainsi je ne peux voyager, mais que pour ne mettre aucune interruption au voyage de Valory, qui me convient beaucoup, vous pouvez venir demain à midi ici avec Valory; il s'agira alors de deux choses, dont la principale est de ne me point barbouiller trop profondement dans l'affaire du roi de Pologne, c'est-à-dire de me ménager des moyens honnêtes pour m'en tirer, vu les négociations où nous en sommes avec les Anglais, et dont il y a grande apparence que nous nous tirions à notre honneur; l'autre est de peser mûrement si le chemin du valet de chambre est celui qui convient le mieux à Valory, et si celui de la Reine ne serait pas préférable, tant à l'égard de l'ambition de cette Princesse qu'à son pouvoir. Je ne sais si vous avez lu la dépêche que Beess |
m'a envoyée aujourd'hui, dont le contenu me paraît autoriser ma pensée. Arrivez ici avant Valory, afin que nous puissions bien peser les termes et employer toutes les chevilles dont une matière aussi délicate que celle-là est susceptible. Le soir à 6 heures.
Federic.
Nach der eigenhändigen Aufzeichnung (praes. 8. Febr.) in dorso des Berichts.