1775. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A MUNICH.
Neisse, 4 avril 1745.
Votre courrier m'a apporté la dépêche que vous m'avez faite en date du 25 du mois dernier de mars. J'avoue que j'ai été surpris de ce que vous m'avez mandé par rapport au refus que les troupes hessoises ont fait de combattre contre les Autrichiens, lorsque ceux-ci sont venus attaquer quelques quartiers des troupes bavaroises, et de ce que le général Brandt s'en est excusé pour avoir des ordres positifs de ne point agir, sinon lorsqu'on viendrait attaquer les troupes hessoises dans leurs quartiers. Et comme je comprends parfaitement les suites dangereuses qui pourront résulter d'un incident si peu attendu, je viens d'écrire au prince Guillaume par une estafette, pour l'engager à donner un autre ordre à son général sur ce sujet; j'espère que cela ne sera sans effet, d'autant plus que le mouvement que le maréchal de Maillebois a fait, en repassant le Main, pourra rassurer ce Prince sur les craintes fondées qu'il a eues que la Hesse pourrait être raflée par l'armée sous les ordres du duc d'Aremberg. En attendant, vous ferez de votre mieux de rassurer au possible l'électeur de Bavière, pour qu'il ne se précipite en rien, en lui donnant des assurances des plus fortes que de ma part je ferai pour lui tout ce qui sera possible. Vous continuerez en même temps d'observer de fort près les intrigues du comte de Loss et de le contrarier dans ses vues et ses négociations, autant qu'il sera humainement possible. Vous serez même fort attentif sur ce qu'on négocie avec le sieur de Droste;106-1 mais si vous voyez que, nonobstant de tout ce que vous pourriez insinuer à l'Électeur, celui-ci par des motifs de crainte se prête à des négociations sur un accommodement avec la cour de Vienne, vous tâcherez alors d'obtenir de l'Électeur qu'il ne fasse jamais sa paix avec la reine de Hongrie sans mon inclusion sur le pied<107> de la paix de Breslau, et que l'Électeur en fasse une condition sine qua non. Vous lui insinuerez en même temps que, bien que je pourrais prétendre de bon droit des indemnisations et des satisfactions de la reine de Hongrie pour toutes les pertes que j'ai faites, parceque j'ai agi en auxiliaire de feu l'Empereur, je sacrifierais pourtant ces indemnisations par amour de l'Électeur, pourvu que celui-ci ne fasse jamais son accommodement sans mon inclusion sur le pied de la paix de Breslau, et que l'Électeur pourra être assuré que par un parfait retour je ne ferais jamais ma paix avec la reine de Hongrie sans l'inclusion de l'Électeur.
Federic.
Nach dem Concept.
106-1 Ein in München eingetroffener churkölnischer Diplomat, der für die österreichische Sache zu werben snchte.