1865. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DEPODEWILS A BERLIN.
Camenz, 26 mai 1745.
Mon cher Podewils. Je vous marque que selon mes nouvelles les Autrichiens et Saxons ont commencé hier à former leur premier camp à une petite ville frontière de Silésie, nommée Schönberg, auprès de Landshut; nous formerons notre camp demain, et comme ces gens n'ont ni vivres ni fourrage dans ces montagnes, ils viendront à Schweidnitz pour s'en emparer. J'y ai bien pourvu, et c'est l'endroit où je suis résolu de les attaquer. Selon toutes les apparences, la fin de ce mois ou le commencement de l'autre nous procurera un grand événement et qui doit être décisif pour les deux partis. Je vous avertis uniquement de tout ceci, me flattant que vous n'en direz rien à personne, pour ne point inquiéter inutilement ma famille et le public. Je ne vois point encore de nécessité pour vous de penser à quitter Berlin, mais si elle devait exister, il faut aller à Cüstrin, puisque l'endroit est beaucoup plus fort que Stettin, qu'il peut se défendre avec peu de monde et qu'il est plus à ma portée. Mais quoi qu'il en soit, je ne crains en vérité pas l'événement, et, s'il plaît à Dieu, je me flatte de vous donner de bonnes nouvelles. Adieu. N'oubliez pas les absents, qui se battront en braves gens et d'une façon bien déterminée pour vous, pro aris et focis. Je suis, mon cher Podewils, votre fidèle ami
Federic.
Dès que vous aurez de mes nouvelles, vous ferez bien de dire à Bülow de se retirer, de faire revenir nos deux Saxons à Berlin, car ils n'en seront pas quittes pour la peur, et notre joug sera terrible.
Enfin je prévois un avenir qui va ouvrir toute une nouvelle scène dans l'Europe, et qui, selon toute apparence, y formera un nouveau système. Adieu.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.