1894. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.
Podewils berichtet, Berlin 24. Juni : „Votre Majesté aura appris sans doute, par la dernière dépêche de Chambrier, que la victoire de Friedberg a commencé à rendre la France plus flexible sur l'article des subsides, puisqu'elle craint apparemment qu'en les refusant, on ne fournisse un prétexte fondé à Votre Majesté de faire Sa paix, et que le gain de la dernière bataille ne la puisse faciliter . . . Si la France trouve la somme trop exorbitante, comme il y a de l'apparence. Votre Majesté aura toujours un bon prétexte de faire Sa paix séparée, par le canal des Anglais; et s'il n'y a pas moyen d'y parvenir, il sera toujours temps de rabattre quelque chose de la somme demandée de 4,000,000 d'écus.“ 200-1 25. Juni: „Touchant le passage de mon neveu par Hanovre, . . . j'entre entièrement dans les raisons très solides que Votre Majesté m'a alléguées200-2 . . . Mon | Camp de Divetz, 1er juillet 1745. Vous pensez comme moi sur le sujet des subsides; il n'y a pas d'autre parti à prendre que celui que vous proposez; la paix est ce qu'il y a de plus désirable, mais s'il n'y a pas moyen d'y parvenir, il nous faut de gros subsides; car, l'ennemi dans le pays, la guerre sur les bras, et à l'avenir les quartiers d'hiver de la plupart de mes troupes établis en Silésie, demandent absolument de puissants secours, sans quoi, quelque brave que soit l'année, et quelque bonne volonté que l'on ait, on n'y saurait fournir; et, après tout, dans ce que l'on fait, il faut avoir un but, et je n'en |
neveu est simplement instruit de (aire des insinuations vagues et générales à Harrington, . . . sans faire semblant d'avoir la moindre commission . . . Au reste, on lui a ordonné de ne point s'arrêter au delà de trois ou quatre jours.“ „Bülow compte de retourner ici au plus tôt. Comme Votre Majesté m'avait ordonné de chasser Bülow brusquement ici, nous serons fort embarrassés comment nous conduire en cas qu'il dût revenir, avant que de savoir les intentions de Votre Majesté, puisque je ne saurais m'imaginer qu'après une telle démarche et avance de la cour de Dresde Votre Majesté voudra refuser d'admettre un ministre qui certainement ne se rendra pas ici, à moins qu'il ne soit chargé de quelques ouvertures, et que le roi de Pologne n'ait l'intention de rechercher Votre Majesté.“ Bülow scheint die Vermittelung Tschemyschew's in Anspruch nehmen zu wollen. | aurais pas d'autre, dans la continuation de la guerre, que de faciliter tout au plus aux Français la conquête du reste de la Flandre et du Brabant; sans compter tous les hasards qu'il faudrait courir dans l'avenir. Ainsi, je suis toujours pour une bonne paix où nous trouvions toutes nos sûretés. J'ai vu tous les extraits que vous m'envoyez;201-1 je crois qu'ils sont minutés dans l'intention de rassurer le public; car ce que j'apprends journellement de la perte des ennemis, surpasse tout ce que j'en ose dire. Vous verrez dans la suite de mes relations, qui sont toutes dans le vrai, que je ne néglige rien de mon côté pour donner toute la besogne possible aux ennemis; aussi en voit-on les fruits; mais de mon côté il faut jouer à jeu sûr et ne point perdre par étourderie les avantages que l'on a gagnés à force de prudence. D'ailleurs, vous pourrez être persuadé que nous avons une entière supériorité sur les ennemis, en partis et en tout; il ne faut point s'étonner que l'ennemi ne vienne pas à nous à genoux; plus ils affecteront de la contenance, et mieux ils se flattent de rendre leurs conditions, en cas que ce soit leur intention de s'accommoder; mais leur armée ne tient pas aussi bonne contenance que leurs gazetiers, c'est de quoi je vous assure [et quand même elle serait renforcée de 10,000 hommes, cela ne nous ferait rien encore]. Ce que vous avez écrit à votre neveu, répond entièrement à mes intentions. Après l'éclat qui s'est passé entre la Saxe et moi, il ne convient point de recevoir les envoyés qu'après que l'on est convenu premièrement de quelques articles préliminaires. Il me semble que vous vous flattez trop légèrement sur le sujet de Biilow, et que les choses n'iront pas comme vous les imaginez, ni par le canal de Tschernyschew. S'il y a moyen de parvenir à une réconciliation, il faut, ce me semble, que cela passe par la négociation des ministres de France, et il me faut une satisfaction telle quelle pour raffront et les injures que l'on m'a faits. Je ne conseillerais pas à Biilow de venir à Berlin sans autre préalable, et s'il y vient de but en blanc, je vous ordonne de le faire arrêter et conduire à Spandau. Je ne veux -point entendre faire des distinctions |
sur mes vieux États et sur mes acquisitions. Si le roi de Pologne veut passer pour neutre, il faut qu'il retire ses troupes de la Bohême, sans quoi je suis en guerre avec lui. En un mot, mon cher Podewils, je vous trouve trop flasque vers les Saxons, et si nous ne pouvons pas les détacher de la cour de Vienne, je ne veux m'entendre à aucuns ménagements. Toujours sous la clause du dédommagement pour le passé et sûreté pour l'avenir. Federic. |
Nach dem eigenhändigen Concept. Die eingeklammerten Worte sind von Eichels Hand in dasselbe eingeschoben. Das Datum nur in der chiffrirten Ausfertigung.
200-1 Vergl. S. 122.
200-2 S. 197.
201-1 Auszüge aus den Kriegsberichten der Gegner.