1906. AU MINISTRE D'ETAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.
Camp de Divetz, 8 juillet 1745.
Après avoir fini ma lettre, je viens de parler à Valory et me suis expliqué vers lui sur la manière que Vaulgrenant devrait prendre pour travailler à détacher la cour de Dresde de ses alliés présents et à la approcher de nous. Valory l'a parfaitement goûté et en a écrit à Vaulgrenant de la manière que vous verrez par la copie ci-close chiffrée. Valory vient de me dire, quoique dans le dernier secret, que la cour de Dresde a un projet de se raccrocher à la France aux conditions Suivantes, savoir, outre la dignité impériale:
<210>1° Qu'on lui donnerait en partage toute la Bohême, et qu'elle voudrait alors me garantir toute la Silésie, en y joignant encore cette partie de la Haute-Silésie dont la reine de Hongrie est restée en possession par la paix de Breslau.
2 ° Que le roi de France donnerait une de ses filles au prince Xavier.
3° Que ce prince Xavier deviendrait roi de Pologne, et
4° Que la France lui fournirait la dépense pour entretenir quelque armée en Pologne.
J'ai conseillé à Valory qu'on devrait entrer en matière avec les Saxons sur ces conditions-là, et je crois qu'on ferait un coup de parti, si l'on pouvait détacher par là les Saxons des Anglais et des Autrichiens; bien que vous conceviez bien que mon but en tout ceci n'est que devoir la Saxe détachée de ses alliés présents et de faire alors autant qu'il sera convenable selon les conjonctures que le temps nous amènera.
Federic.
Nach der Ausfertigung.