1916. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.
Podewils berichtet, Berlin 6. Juli: „Je viens de recevoir une lettre du sieur d'Asseburg de Cassel, par laquelle il me charge au nom du Prince-Statthalter de mander à Votre Majesté que la dévotion qu'il Lui portait, et la confiance qu'il avait dans Ses bontés, ne lui permettaient pas de lui faire un secret des moyens que k nécessité et la violence, par rapport aux troupes hessoises retenues en Bavière, lui avaient extorqués de prendre un engagement avec le roi d'Angleterre, pour lui donner moyennant de subsides, sur le pied du traité de 1740, un corps de 6,000 hommes pour être employés dans les Pays-Bas.“ | Camp de Russek, 14 juillet 1745. Dans le fond, après le désarmement des troupes, le prince Guillaume n'a guère pu faire autrement; il y a de sa faute, cela a été dans la résolution précipitée qu'il a prise d'accepter la neutralité pour ses troupes de Bavière, avant que la nécessité l'obligeât, ce qui, dans le fond, a perdu les affaires du jeune Électeur. Il faut répondre à Asseburg sans aigreur, et lui dire qu'il était fâcheux que le prince de Hesse eût pris un parti si désavantageux pour sa maison, dans un temps où la situation de ses alliés prenait une face beaucoup plus Hante et dans laquelle il pourrait encore arriver de plus heureux changements. D'ailleurs je parlerai à Valory sur cette affaire d'une façon convenable. |
Mon cher Podewils, ne vous embarrassez pas de la fureur de nos ennemis; c'est la bravoure et la bonne conduite qui donnent des succès à la guerre, et non les chimères creuses et insensées des ministres. Que l'on pense à „Vienne et à Hanovre tout ce que l'on voudra, cela ne diminuera pas ma puissance, mais les opérations vigoureuses; et je vous assure qu'il ne se passe pas un jour que mes troupes ne battent les autres et n'emportent quelquefois de fort grands avantages. Pourvu que les galions arrivent bientôt, le reste ira bien. J'ai fait toutes les représentations possibles au sujet du prince de Conty et de la nécessité qu'il y a de le renforcer; je ne m'attends pas grand fruit de ces représentations, mais je ne suis pas aussi timide que vous, qui faites déjà abandonner l'Allemagne à ce Prince sans combattre. Allez, mon cher Podewils, cela n'ira pas si vite; il faut un confortatif à votre politique, qui me paraît prête à tomber en syncope. Vous avez la rage de revoir mon ministre à Dresde et Biilow à Berlin, mais il n'en sera rien, avec votre permission; et si le roi de Pologne n'accepte pas les propositions que je lui ai fait faire, je le ferai attaquer par le prince d'Anhalt et un détachement que j'y ajouterai; et sera vieille p..... qui voudra, cela se fera; et pour vous tranquilliser, je donnerai une sauvegarde à votre beau-frère,216-1 et vous aurez un beau service de porcelaine de Meissen. Je me prépare ici à faire décamper le prince Charles, par une marche que je veux faire du côté de Hohenmauth, ce qui les mettra dans l'embarras de quitter la Bohême et leurs magasins, ou d'abandonner la Moravie; si vous entendez parler de cette marche, vous saurez ce que c'est; sans quoi vous pourriez croire avec votre timidité ordinaire que l'on m'a forcé de décamper d'ici. Adieu, mon cher Podewils, le bon Dieu vous fortifie et vous conforte et ne vous fasse point confondre la prudence avec la faiblesse, ni un juste ressentiment avec un acte de fureur. Federic. |
Nach dem eigenhandigen Concept. Das Datum aus der chiffrinen Ausfertigung.
216-1 Vergl. S. 180 Anm. 2.