1933. AU CONSEILLER ANDRIÉ A HANOVRE.
Camp de Chlum, 25 juillet 1745.
J'ai reçu votre relation du 14 juillet. Comme mes ministres du département des affaires étrangères vous donneront des instructions ultérieures de ma part, je veux qu'en attendant vous ne deviez vous expliquer vers Harrington que d'une manière vague sur l'accommodement avec la cour de Vienne, sans rompre cette négociation, mais aussi sans entrer en matière là-dessus, et si Harrington vous en parle, vous l'écouterez attentivement, mais prendrez tout ad referendum; d'ailleurs vous vous tiendrez boutonné sur votre rappel, affectant cause d'ignorance de ce qui en sera.
P. S.
Secretissime. Comme le lord Harrington a désiré tant de fois que je dusse m'expliquer envers le roi d'Angleterre sur les conditions aux<233>quelles je voulais, à l'heure qu'il est, la paix, mon intention est que vous lui proposerez les conditions suivantes, savoir la possession de toute la Silésie avec les enclavures de la Moravie, au pays de Teschen près, et une somme de trois millions d'écus, payés dans un certain terme, pour m'indemniser des dommages que j'ai soufferts ; ajoutez à cela la garantie des Puissances maritimes, de tout l'Empire, et l'inclusion à la paix générale future. Pour ne pas aussi retomber dans un inconvénient tel que celui d'attendre gratuitement la réponse de la cour de Vienne, il en fallait une catégorique dans un temps de trois semaines, pour savoir à quoi je devais m'en tenir. S'il n'y a rien à espérer en entier sur les premières conditions, il faut que vous vous roidissiez sur le chapitre de l'argent comptant, et tirer tout le parti que vous pourrez de ce marché.
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.