1971. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.
Camp de Semonitz, 27 août 1745.
Mon cher Podewils. Je suis tout-à-fait de votre avis par rapport à ce que vous me mandez, dans votre relation du 19, sur le prompt départ du roi d'Angleterre, et vous avez fort bien fait d'ordonner à Andrié de suivre d'abord le roi d'Angleterre à son retour à Londres, mais comme Langschmid mande que ce voyagé pourrait être remis encore à quinze jours, j'espère que le sieur Andrié, ayant tous les plein-pouvoirs et toutes les instructions qu'il lui faut pour conclure sans plus de délai l'accommodement entre moi et la reine de Hongrie et pour en signer les Préliminaires, aura fini même avant le départ du Roi et de son ministre Harrington d'Hanovre, les conditions que j'y ai mises étant au bout du compte si modérées que je ne vois pas ce qui en pourrait retarder la conclusion, si tant il y a que le roi d'Angleterre chemine droit, et que c'est tout de bon qu'il veut moyenner cet accommodement; cela sup<266>posé, je crois que notre affaire sera faite à l'heure qu'il est.266-1 Je compte d'en avoir ici des nouvelles vers le 6 ou le 8 du mois qui vient. Si cela est, le prince d'Anhalt n'aura guère le temps d'entrer en Saxe, ou d'y faire tout au plus une ou deux marches, ayant, comme vous savez, des ordres positifs de suspendre d'abord toute hostilité contre les Saxons, dès que vous l'avertirez de la signature faite des préliminaires. Je ne vois non plus de difficulté à convenir avec la Saxe, n'en demandant que deux points qui ne sont proprement que des bagatelles. Si mon armée entre en Saxe avant que les préhminaires puissent être signés, ce sera à décompter tous les dégâts que les troupes de Saxe m'ont faits en entrant en Silésie, elles qui voulaient envahir cette province, au lieu que je n'en veux pas à des conquêtes, mais seulement à me débarrasser des alarmes que la cour de Dresde m'a données jusqu'à présent. Sur ce que vous me dites qu'en attendant je ne devais pas refuser entièrement l'assistance que la France m'offre, selon la dépêche de Chambrier, je vous dirai que mon intention là-dessus n'a jamais été de la refuser, bien que Chambrier n'en parle que comme d'un discours que le ministre lui a tenu, et je ne vois aucune raison qui vous a empêché à répondre à Chambrier d'accepter cette offre, d'autant plus que vous savez que c'est un article de mon dernier traité avec la France qu'elle me garantirait mes provinces de Clèves, avec celles au delà du Weser, contre toute insulte et invasion. Pour ce qui regarde l'offre du prince Radziwill par rapport à ses troupes, vous conviendrez que c'est une affaire dont il ne résultera rien et que je ne regarde autrement que comme un chipotage pour tenir en haleine un parti en Pologne. Sur quoi etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
266-1 Ein Immediaterlass an Andrié, den der König am 28. August an das Ministerium zur Beförderung nach Hannover schicken Hess, ging von Berlin nicht weiter weil die Verhandlungen bereits zum Abschluss gekommen waren. Vergl. S. 268 Anm.