2069. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

[Quartier général d'Ober-Mittlau], ce 22 [novembre 1745].

Mon cher Podewils. Dans ce moment, je reçois de toute part la nouvelle de l'entrée du prince de Lorraine en Lusace; il est aujourd'hui à Bernstädel auprès de Görlitz, je vais marcher incessamment et j'espère qu'entre ci et le 26 tout sera décidé. J'envoie incessamment ordre au prince d'Anhalt de n'avoir plus aucun ménagement avec les Saxons et de les traiter comme ennemis. Vous voyez maintenant que tout ce que je vous ai dit à Berlin se confirme, que les Saxons commencent les hostilités, qu'ils s'attirent quatre armées dans le pays, et qu'ils ont encore l'impudence de soutenir en Russie qu'ils ne sont point les agresseurs. Enfin, toutes ces mauvaises manigances sont parvenues à leur plus haut période, on ne voit que des partis extrêmes à prendre, et il n'y a plus que l'épée qui puisse décider du succès. Votre Tschernyschew me paraît faux comme un juif, ce......n'est point maître de dissimuler sa mauvaise volonté. Il fait ici un temps affreux; si tout nous succède, ce ne sera pas de la fatigue que nous nous plaindrons. Adieu, je vous recommande tous à la protection de la Providence et au génie qui veille à la conservation des grands États. Veuille le Ciel que nous puissions bientôt nous revoir en bonne santé, gais, contents, et hors d'inquiétudes.

Federic.

Nach der Ausfertigung (praes. 23. Nov.). Eigenhändig.

<344>