2082. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Görlitz, 30 novembre 1745 au soir.

Mon cher Podewils. Je ne fais point la répétition de ce que je vous ai dit dans mes autres lettres ; vous aurez appris apparemment que nos hussards ont fait un dégât prodigieux dans les bagages autrichiens à leur retraite de Gabel; depuis, j'ai envoyé le général Lehwaldt avec un grand corps à Bautzen, d'où il doit donner sur l'arrière-garde du général Grünne, qui se retire de Hoyerswerda en Bohême. Si le vieux Prince fait bien son devoir de son côté, il nous procurera la paix, et d'autant plus que je ne demande rien, et qu'ainsi il est à présumer que le roi de Pologne aimera mieux de sauver son pays que de faire une guerre malheureuse pour l'amour de son ministre.

Le Ciel m'est témoin que je suis innocent de tout le mal qui se fait, que je l'ai évité longtemps, et que je n'ai pris un parti extrême que lorsqu'il était hors de mon pouvoir de faire autrement.

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Je me flatte que le Ciel secondera la pureté de mes intentions et que nous trouverons à la fin l'issue tant désirée. Vous pouvez à présent être tout-à-fait tranquilles à Berlin, car vous n'avez du tout rien à craindre que la continuation de la guerre. Quand j'aurai des nouvelles de Halle telles que je les souhaite, je partirai d'ici.

Adieu. Le Ciel vous conserve avec tous mes amis.

Federic.

Mes compliments au cher Henri.355-1

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



355-1 Prinz Heinrich, des Königs Brader, auf der Rückkehr von der Armee zu Crossen erkrankt, war am 27. November in Berlin eingetroffen.