<123> bien boutonné, lorsque les ministres de France reviendront à la charge, et ne leur répondre ni oui ni non.

Federic.

Nach dem Concept.


2265. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Oranienburg, 8 juillet 1746.

Mon cher Podewils. Vous verrez par la copie ci-close de quoi il s'agit dans la relation que Mardefeld m'a envoyée par le courrier de Valory. Sans parler des petites anecdotes que Mardefeld m'y mande, je crois qu'il me veut avertir d'un complot fait entre Bestushew et les cours de Vienne [et de Saxe] et du projet qu'ils ont fait pour m'entamer dès que la paix générale entre la France et les autres puissanses belligérantes sera faite. Mais comme cette paix n'est pas si proche que Mardefeld parait le croire, j'espère que nous aurons du temps, et pourvu que je gagne du temps, j'aurai tout gagné“, car de croire que la Russie m'entamera seule avec les forces médiocres qu'elle a actuellement assemblées, sans raison, sans but et sans ressources, voilà ce que je ne saurais pas m'imaginer. D'ailleurs la reine de Hongrie aura de la peine à suffire pour soutenir la guerre qu'elle a sur les bras, et la Saxe est absolument hors d'état de pouvoir fournir quelque chose à ce complot pendant cette année-ci. Et quand les affaires parviendront à une pacification générale, j'espère que celle-ci se fera à mon inclusion, où on pourra mettre tant de conditions et de clausules que tout le projet des malveillants s'en ira en fumée.

Quand Woronzow arrivera à Berlin, et que vous lui parlerez, vous lui ferez un compliment des plus gracieux de ma part, en ajoutant combien j'étais fâché de ce que mon absence à Rheinsberg, où j'étais avec ma famille, me privait de la satisfaction de le voir à Berlin, mais que, si son temps et sa santé voulaient lui permettre de venir m'y voir, il serait là le très bien venu etc. Vous ferez usage alors de tout ce que Mardefeld nous a mandé depuis quelque temps et surtout par sa dernière relation, et y ajouterez qu'il n'y avait pas à douter et que toutes les apparences étaient que Bestushew ne travaillait à autre but que d'indisposer l'Impératrice contre moi, pour que celle-ci, dans l'attente d'être assistée par l'Autriche et par la Saxe, me déclarât la guerre; que je ne connaissais pas la moindre raison qui puisse obliger l'Impératrice à faire une démarche si préjudiciable à ses propres intérêts contre un Prince comme moi, qui n'a fait que de l'obliger par tout ce qui a été en son pouvoir, et qu'ainsi je n'en saurais que croire, sinon que des gens malintentionnés contre l'Impératrice et contre toute sa famille ne voudraient commencer ce jeu que pour pêcher dans l'eau trouble et causer peut-être un préjudice irréparable à l'Impératrice et à toute sa famille; que vous aviez ordre d'assurer, de la manière la plus positive, le comte