<137> au lieu que, si nous nous lions déjà les mains à présent, il n'en sera ni de l'un ni de l'autre, et nous serons mêlés et obligés à entrer en tout ce qu'on voudra de nous. Si l'on dit que du moins nous séparerions par là la Saxe de la cour de Vienne et la détacherions de la Russie, j'y réponds que la Saxe n'osera jamais se détacher de la Russie, sans la concurrence de laquelle elle ne viendra pas à bout des vues qu'elle a sur la Pologne, et que par les subsides qu'elle prend actuellement de la France, elle est naturellement séparée des Autrichiens. Sur quoi, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
2281. AU BARON DE BECKERS, MINISTRE DES ÉLECTEURS PALATIN ET DE BAVIÈRE, A BERLIN.
Potsdam, 19 juillet 1746.
Monsieur. J'ai appris avec beaucoup de déplaisir le parti que l'électeur de Bavière vient de prendre, et vous suis obligé de la communication que vous m'avez faite du traité en question,1 dont on gardera le secret que vous demandez.
Il serait fort à souhaiter que, par un prompt renouvellement du traité d'union des trois maisons électorales, auquel la Bavière s'offre à l'Électeur votre maître, on puisse empêcher que l'électeur de Bavière rte s'y abandonnât tout-à-fait. Pour ce qui est des intérêts de l'Électeur votre maître, je suis charmé de toutes les occasions où il s'agit de rendre sa position agréable et à l'agrandir, et je tâcherai volontiers à y contribuer autant que je pourrai. Vous savez les sentiments d'estitne avec lesquels je suis, Monsieur, votre bien affectionné
Federic.
Nach dem Concept.
2282. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.
Potsdam, 19 juillet 1746.
J'ai bien reçu la relation que vous m'avez faite en date du 2 de juillet. Il n'y a rien de plus certain que les avis que milord Hyndford a eus, concernant le traité de subsides que la Saxe a conclu avec la France, et que celle-là en a tiré actuellement des sommes considérables. C'est que je veux bien vous dire, pour votre direction seule. Le raisonnement que ce milord vous a fait, touchant le peu ou point d'apparence qu'il y avait que l'Impératrice dût faire la guerre à moi, quelque juste et bien pensé qu'il soit en soi-même, n'est pourtant pas tout-à-fait
1 Subsidienvertrag zwischen den Höfen von Wien und München; unterzeichnet zu München am 21. Juli 1746. Vergl. Aretin, Verzeichniss der bairischen Staatsverträge, S. 415 ; Wenck, Codex juris gentium II, 229.