<17>magne et à mes États, je n'avais point d'autre but que d'en jouir, d'entretenir une parfaite intelligence et une amitié sincère et cordiale avec tous mes voisins, de n'offenser ni n'attaquer personne, mais de me tenir constamment en état de ne pouvoir l'être impunément, de concentrer tous mes soins à l'affermissement de la tranquillité dans l'Empire et de contribuer même ce qui dépend de moi à la rendre générale.
12° L'impératrice-reine de Hongrie s'étant engagée par l'article 7 de son traité de paix de me faire accorder par l'Empereur son époux toutes les prérogatives, avantages, priviléges et droits qu'il a accordés aux deux sérénissimes maisons électorales de Saxe et d'Hanovre, le sieur de Klinggræffen priera les ministres de Dresde de me communiquer confidemment les points dont leur cour est convenue avec celle de Vienne relativement à l'élection de Francfort, principalement sur ce qui regarde le cérémoniel pour la correspondance avec l'Empereur, aussi bien que par rapport à l'investiture. Il y ajoutera que s'agissant de maintenir les prééminences du Collége Électoral et surtout les honneurs dus aux Électeurs couronnés, je me flattais que Sa Majesté Polonaise n'hésiterait point de faire cause commune avec moi et d'insister fort et ferme à ce que le nouvel Empereur nous accordât à l'un et l'autre les mêmes courtoisies dans les expéditions de la chancellerie de l'Empire, aussi bien que dans les lettres de cabinet, que nous avions reçues de feu l'empereur Charles VII, et qu'à l'égard de l'investiture il nous dispensât de faire excuser l'absence, ainsi que de quelques autres cérémonies humiliantes, et qu'il nous la conférât dans ce qu'on appelle la Retirada, précisément sur le même pied que la maison d'Autriche l'a stipulée en sa faveur; que Sa Majesté Britannique ayant à cet égard un intérêt commun avec le nôtre, je ne doutais point qu'elle ne se joignît à nous et n'appuyât nos demandes, et que Sa Majesté Polonaise m'obligerait sensiblement, si elle voulait faire proposer et recommander la chose à Londres et à Hanovre, ainsi que je ferais aussi de mon côté ; qu'il serait même à souhaiter qu'on concertât toutes les démarches qu'il convenait de faire relativement à ce chapitre et qu'on n'y fît aucun pas que conjointement.
13° Comme le mauvais usage que la cour de Mayence a fait depuis quelque temps de son directoire dans les assemblées de l'Empire, a donné lieu à quantité de murmures et de plaintes de la part de plusieurs membres du Corps Germanique, et porte en effet un préjudice très notable à leurs droits et principalement à ceux du Collége Électoral, le sieur de Klinggræffen ne négligera pas de sonder sur cette matière les ministres de Saxe et de les prier de ma part de songer aux moyens de redresser cet abus et de mettre de justes bornes aux fonctions du directoire de Mayence, aussi bien que d'ordonner à leur ministre à la Diète de se concerter avec le mien sur les démarches qu'il convenait de faire pour cet effet.