2327. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.
Potsdam, 4 septembre 1746.
Sur ce que le sieur de Bülow vous a représenté de la part du Roi son maître, touchant son passage par la Silésie pour aller à Varsovie, je vous dirai que vous devez répondre au sieur de Bülow que j'avais donné d'abord mes ordres en conséquence de ce que le Roi son maître avait désiré touchant les chevaux de postes à fournir pour ce passage, ainsi que pour la poste des uhlans que Sa Majesté souhaitait d'établir par le trajet de Silésie pour son propre usage, pendant le séjour qu'il ferait à Varsovie.
Quant aux honneurs et distinctions dont Sa Majesté Polonaise voudrait bien être dispensée à ce passage, voulant passer cette fois-ci incognito, vous devez dire de la manière la plus polie au sieur de Biilow qu'il ne dépendrait que du bon plaisir de Sa Majesté de quelle manière elle aimerait le mieux à passer par la Silésie, et que je donnerai mes ordres en conséquence, pour ne pas gêner Sa Majesté en aucune façon; mais que la seule chose que je souhaiterais d'avoir du sieur de Bülow sur ce point-là, c'était qu'il vous donnât une espèce de déclaration par écrit que Sa Majesté Polonaise voudrait bien passer, cette fois-ci, par la Silésie à l'incognito et qu'elle demandait à être dispensée de recevoir les distinctions comme de coutume.
La raison qui m'excite à demander une pareille déclaration, n'est autre que de n'être pas exposé aux bruits de malveillants, comme si on avait manqué d'attention pour Sa Majesté, en ne lui ayant point rendu les politesses qui lui sont dues, et pour obvier à toutes sortes de plaintes pointilleuses. Aussitôt donc que vous m'aurez averti que le sieur de Bülow vous ait fait une pareille déclaration, je ferai partir mes ordres, selon que le Roi son maître l'a désiré.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
2328. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.
Potsdam, 4 septembre 1746.
Mon cher Podewils. Comme la déclaration que, selon votre rapport du 2 de ce mois, la cour de France m'a fait faire par le marquis de Valory, tant par rapport aux affaires de Pologne que principalement sur les secours qu'elle m'offre en cas que la Russie m'en voulût sérieusement, m'a fait beaucoup de plaisir, ma volonté est que vous en deviez remercier de ma part fort poliment le marquis de Valory, en l'assurant qu une pareille offre ne me saurait être que très agréable, et que je priais lui, Valory, d'en vouloir assurer le marquis d'Argenson de toute ma reconnaissance. Vous devez, outre cela, instruire le sieur de Chambrier pour qu'il doive faire le même compliment au marquis d'Argenson. Je trouve, au reste, la réponse que vous avez faite au marquis de Valory