<176> à ce sujet-là, un peu trop sèche, et la réflexion que vous y avez ajoutée, comme si la France n'était pas assez à portée pour m'assister efficacement, me paraît hors de saison; car si jamais le cas devait arriver que la Russie m'en voulût sérieusement, la France nous pourrait être d'un grand secours, sinon en troupes, du moins en argent et pour brider les autres qui voudraient alors se joindre aux Russes. En général, quand les gens nous montrent de la bonne volonté, la raison veut que nous ne devions pas les rebuter, et que les paroles obligeantes ne nous doivent pas coûter alors. Sur quoi, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
2329. AU COMTE DE HARRINGTON, SECRÉTAIRE D'ÉTAT DE LA GRANDE-BRETAGNE, A LONDRES.
Potsdam, 4 septembre 1746.
Le départ de M. Villiers me procure l'occasion de vous assurer, Milord, de toute l'estime et de la confiance que j'ai en vous. Il est rare de voir des ministres qui gagnent ainsi une confiance universelle, et cet hommage que l'on rend d'un côté à leurs vertus, devient en même temps un nouveau lien qui resserre les alliances et cimente les traités. Vous avez l'avantage, Milord, de paraître tel aux yeux de l'Europe, et je puis vous dire avec vérité que les Pelham sont autant en estime à Berlin qu'ils peuvent l'être à Londres. Ne trouvez point étrange que je vous renouvelle mes recommandations en faveur de M. Villiers,1 le mérite rend cet homme aimable citoyen de tous les pays, et la façon comme il a servi sa patrie le rend recommandable à tous ceux qui aiment la vertu. Je regarde sa mission à ma cour comme une faveur que me fait l'Angleterre; les qualités de son cœur le rendent aussi recommandable que les qualités de son esprit, je vous serai redevable de tout ce que vous voudrez bien faire pour lui, et je puis dire que, sans exercer une sorte d'injustice contre lui, des récompenses lui sont dues.
Je vous remercie de tous les soins que vous vous êtes donnés pour faire expédier l'acte par lequel l'Angleterre me garantit la Silésie; j'espère que ce sera un échelon pour rendre notre union plus étroite et pour parvenir à nos intérêts communs, qui demandent des liaisons plus étroites que nous en avons. Il n'est aucun bonheur que je ne vous souhaite, Milord, comme il n'en est aucun dont vous ne soyez digne : ce sont des sentiments avec lesquels je serai toujours votre bon ami
Federic.
Nach einer Abschrift aus dem Public Record-Office zu London.
1 Vergl. S. 2.