<186> faire des plans pour la reprise de la Silésie, ne m'embarrasse guère; je ne regarde le premier que comme un fou enrage qui ne sait ce qu'il fait, et on a tout lieu à présumer que, si la cour de Vienne était sérieusement mêlée de ces projets, il aurait été bien difficile que vous en eussiez eu connaissance, puisque, selon toutes les apparences, les ministres de Vienne n'agiraient pas si imprudemment que de se trahir eux-mêmes; au reste, la paix générale n'est pas si proche que l'on s'imagine. Au surplus, comme on connive à cet Henckel toutes ses fredaines, je suis presque tenté de croire que les ministres autrichiens se servent tout exprès de lui comme d'une marionnette, en le laissant faire à dessein tant de vacarme, pour vous en ombrager et pour nous induire à faire quelque faux-pas. Ce qui pourtant ne doit point du tout vous empêcher d'être bien sur vos garder et d'éplucher le fond des affaires, pour en pénétrer la vérité.
Federic.
Nach dem Concept.
2341. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.
Berlin, 17 septembre 1746.
J'ai été bien aise d'apprendre par votre relation du 30 d'août passé l'arrivée du comte Woronzow. Comme il y a des cas où il est dangereux d'user des lenteurs, je lui conseillerais d'effectuer avec vigueur et le plus tôt le mieux ce qu'il a dessein de faire. Comme il n'y a guère d'apparence que vous puissiez vous conserver au poste où vous avez été, je crois que le meilleur parti que vous pourriez prendre, sera de vous expliquer avec ledit comte et de partir alors quelques jours après.
Federic.
Nach dem Concept.
2342. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Potsdam, 18 septembre 1746.
J'ai trouvé fort justes les réflexions que vous faites dans votre relation du 5 de ce mois. Si les ministres français se flattent de pouvoir faire la paix pendant l'hiver, ils se peuvent méprendre, et je crois qu'ils feraient fort sagement de faire peu ou point de fond sur le congrès de Breda. J'ai mes raisons à conjecturer que ce congrès réussira assez mal, et ce qui me fortifie, c'est qu'il faut que l'Angleterre ait de tout autres vues, parcequ'elle a fait tout nouvellement proposer tant à Dresde qu'à Regensburg d'armer bien plus fort qu'on n'ait fait jusqu'ici. Ce que je ne vous dis cependant que pour votre instruction.
Federic.
Nach dem Concept.