<199> de la différence que le roi d'Angleterre met entre le traité de Breslau et entre le traité de Dresde. L'acquisition que j'ai faite de la principauté d'Ostfrise après la paix de Breslau, et sur laquelle le roi d'Angleterre, comme électeur d'Hanovre, croit avoir des droits, a fait naître des inconvénients, et pour que l'Ostfrise soit eximée de la garantie générale de mes États, il distingue le traité de Breslau, où cette garantie n'est point comprise, de celui de Dresde, où elle se trouve stipulée. Ceci vous donnera la clef de bien des problemes, et pour vous confirmer en ce que je viens de vous dire, vous n'avez qu'à tâter adroitement le sieur Robinson, qui s'échappera sûrement dans sa vivacité.
Quant aux affaires de Russie, vous devez savoir que je me promets beaucoup du retour du Vice-Chancelier; il faudra voir s'il pourra gagner une supériorité entière contre son adversaire, le comte Bestushew, ou si, du moins, il pourra mettre des entraves à sa mauvaise volonté. Pour le présent, j'ai tout lieu à croire que Bestushew a jeté son premier feu, et que les dépenses d'une armée assemblée depuis cinq mois en Livonie, devenant trop onéreuses à cette puissance, lui ont inspiré les desseins pacifiques de renvoyer les troupes dans leurs anciens quartiers.
Quant à Wilczek, Henckel et les autres correspondants de la Silésie, je me persuadé de plus en plus que l'objet de leur correspondance roule, la plupart, sur des affaires particulières, et que beaucoup de mauvaise volonté se trouve joint à beaucoup d'impuissance.
Le caractère de la reine de Hongrie est assurément tel que vous le représentez, mais il y a un chemin infini du vouloir au parfaire, et je ne manque pas encore des moyens pour prévenir à temps les mauvais desseins que cette cour ourdit contre moi. En attendant, je vous recommande d'être vigilant sur sa conduite et de témoigner en public beaucoup d'indifférence sur la bonne ou mauvaise volonté de la Reine, mais d'essayer, s'il se peut, de gagner la confiance de l'Empereur, et peut-être trouverez-vous quelque canal chez l'Impératrice douairière qui vous en pourra faciliter les moyens.
Federic.
Nach dem Concept.
2358. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VARSOVIE.
Potsdam, 30 septembre 1746.
J'ai reçu la dépêche que vous m'avez faite en date du 21 de ce mois. L'idée que vous avez de la façon de penser et d'agir des Polonais, est fort juste; aussi vous donné-je pour une maxime et règle générale que vous deviez suivre, qu'aussi souvent qu'un ministre étranger ou qui que ce soit a besoin de gagner quelque Polonais par des libéralités en argent, il faut leur en promettre, mais ne leur rien en donner avant qu'il n'ait mis en exécution ce qu'on désire de lui; autrement on en est