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2430. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 23 novembre 1746.

Lorsque le marquis des Issarts, ambassadeur de France à la cour de Pologne, a remis au roi de Pologne la lettre du Roi Très Chrétien pour demander sa troisième princesse pour le Dauphin, ce ministre a eu ordre de faire en même temps les instances les plus fortes pour que la cour de Saxe se déclarât nettement sur le parti qu'elle comptait prendre pour les affaires de l'Empire, et que le roi de France s'attendait à une neutralité exacte et qu'on ne seconderait en rien les vues que la cour de Vienne pourrait avoir d'engager l'Empire dans une guerre contre la France; ensuite, on a ordonné à cet ambassadeur de se donner tous les mouvements imaginables pour que la cour de Saxe se liât étroitement avec moi, et de la détacher de la Russie. Ce ministre, s'en étant acquitté, n'a eu que cette réponse assez vague, dont il n'a guère été édifié, savoir que le roi de Pologne remplirait exactement son engagement du traité secret pour une exacte neutralité et qu'il s'emploierait vivement pour détourner dans l'Empire toutes les résolutions qu'on y pourrait prendre contre la France, et quant au second article, le roi de Pologne avait la satisfaction de vivre avec moi dans la meilleure intelligence et que le reste pourrait venir par la suite. H paraît assez par là combien le comte de Brühl est peu disposé à quitter le système qu'il a eu jusqu'à présent, et à se prêter aux vues de la France. Comme je sais de science certaine que le maréchal comte de Saxe est le seul qui, par la confiance distinguée que le roi de Pologne a mise en lui, peut rectifier la cour de Saxe sur son système, et que même le comte de Brühl le craint, il m'est venu la pensée qu'il pourrait être d'un bon effet, si le comte de Saxe chargeait le duc de Richelieu à son départ à la cour de Dresde1 d'une lettre au roi de Pologne par laquelle il tâchât de son mieux à disposer le roi de Pologne d'entrer dans les vues de la France. Mon intention est donc que vous deviez faire usage de cette ouverture que je vous fais, soit que vous en écriviez au marquis d'Argenson, soit par d'autres voies que vous y trouverez les plus propres

Federic.

Nach dem Concept.


2431. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VARSOVIE.

Klinggräffen berichtet, Warschau 16. November: „Je ne sais sur quel pied Votre Majesté est avec le comte de Saxe; il n'est point douteux qu'il est le seul qui puisse rectifier cette cour-ci sur son

[Potsdam, 25 novembre 1746].

J'ai reçu votre dépêche en date du 16 de ce mois. La manière dont vous vous êtes conduit pen-



1 Vergl. S. 241.