<246> Haye, sur l'événement de la démission de milord Harrington. Les circonstances très bien détaillées que vous y verrez et dont vous n'avez pas touché la moindre chose dans vos relations, vous doivent faire comprendre la légèreté avec laquelle vous passez sur les affaires les plus importantes, et combien j'ai lieu d'être fort mal édifié de ce que vos relations sont pour la plupart si peu exactes et si sèches qu'elles ne contiennent souvent autre chose que ce que les gazettes publiques imprimées annoncent au public. Vous ne sauriez ignorer les raisons de tout cela; je vous l'ai dit trop souvent que cela ne provient que du peu d'attention que vous mettez en composant vos relations, et de ce que vous vous fiez toujours aux dehors et aux apparences trompeuses, sans jamais aller au fond des affaires et démêler adroitement la véritable façon de penser de gens qui souvent ne cherchent qu'à vous payer de bonnes paroles. J'espère que cette correction que je suis obligé de vous faire encore, vous réveillera une bonne fois, et que vous vous appliquerez à me faire selon votre devoir des relations exactes, détaillées et bien raisonnées, dont je puisse avoir lieu d'être content.
Federic.
Nach dem Concept.
2434. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Potsdam, 26 novembre 1746.
J'ai reçu la relation que vous m'avez faite en date du 14 de ce mois. Vous devez tâcher à bien démêler si le maréchal comte de Saxe continue à avoir beaucoup d'influence dans les affaires, ou s'il y a peut-être quelque mécontentement contre lui de ce qu'il n'a pas pris Mastricht avant que de finir la campagne. Je voudrais même savoir s'il retournera encore cette année-ci aux Pays-Bas, ou s'il passera l'hiver à Paris. Au surplus, vous devez me mander votre sentiment, si vous croyez que la mésintelligence entre la France et l'Espagne par rapport au mariage du Dauphin avec la princesse de Pologne-Saxe aura des suites, ou si l'on s'en entendra sous main.
Federic.
Nach dem Concept.
2435. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Potsdam, 26 novembre 1746.
J'ai reçu votre relation en date du 16 de ce mois. Je ne serais pas fort fâché, si la nouvelle de la paix entre les Perses et les Ottomans se confirmait, et que les Turcs commençassent à donner de l'ombrage à la cour de Vienne par quelque ostentation, pour qu'elle en deviendrait et plus docile et moins fière.