<249> si les ministres autrichiens ne laissent pas transpirer quelque chose du contenu de cette alliance, ils ne le font apparemment que pour faire accroire au public qu'il s'y agit de bien d'autres affaires.
Federic.
Nach dem Concept.
2438. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Potsdam, 29 novembre 1746.
La dépêche que vous m'avez faite le 18 de ce mois, m'a été rendue. L'ouverture que le baron de Scheffer vous a faite des sentiments du ministère de France par rapport aux subsides que la France veut bien donner à la Suède en considération de l'alliance défensive que celle-ci doit conclure avec moi, me fait assez entrevoir le but où la France vise, qui n'est autre que de vouloir m'engager indirectement par là à me mettre encore une fois entre ses mains et à me rembarquer de nouveau avec elle, pour se procurer peut-être quelque issue à sortir de son embarras; en quoi elle ne réussira cependant pas cette fois-ci, et je serai bien sur mes gardes à n'entreprendre rien dont je pourrais avoir sujet de me repentir. C'est pour quoi, si l'on revenait encore à vous parler sur le sujet susdit, mon intention est que vous devez répondre par force de politesses, sans cependant me compromettre à la moindre chose. Si la France veut faire un traité de subsides avec la Suède, j'en serais bien aise, mais vous ferez bien de n'en parler point du tout aux ministres, ou du moins de ne le faire que d'une manière assez tiède. J'attendrai les ouvertures qu'elle me fera faire par Valory; en attendant, je veux bien vous dire, pour votre direction seule, qu'il ne faudra jamais que la France entre d'abord comme partie principale et contractante dans le traité à faire entre moi et la Suède; elle en perdrait ses peines, par l'opposition que le parti anglais et russien en Suède ne manquerait pas d'y faire; elle gâterait d'ailleurs mes affaires et révolterait absolument la Russie.
Federic.
Nach dem Concept.
2439. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION COMTE DE FINCKENSTEIN A STOCKHOLM.
Potsdam, 29 novembre 1746.
J'ai reçu votre dépêche du 15 de ce mois. Il n'est pas si aisé que vous le croyez, de disposer les Français à offrir des subsides; car leur demander de l'argent vaut autant que si l'on demande à un prêtre catholique de dire une messe pour l'amour de Dieu. Vous verrez cependant par la copie chiffrée ci-close ce que mon ministre en France, le baron Le Chambrier, vient de me mander des insinuations que le marquis d'Argenson lui a fait faire par le ministre de Suède. Le courrier