<286> à mon ministre à Dresde, pour qu'il la communique au duc de Richelieu, où j'examine impartialement la conduite des deux cours après la paix de Dresde. Je n'ai rien à me reprocher, et ces gens-là devraient embrasser avec empressement l'occasion qui se présente pour former avec moi une alliance stable et solide. Je me suis encore relâché sur tous les points où j'ai cru que mon honneur me le permettait; on ne doit pas en attendre davantage de moi depuis ce qui est arrivé, et peut-être je n'ai pas tant besoin de l'alliance de Saxe qu'elle pourra avoir besoin avec le temps de la mienne.
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
2490. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.
Berlin, 10 janvier 1747.
Le marquis d'Argens vient de me rendre la dépêche que vous m'avez faite en date du 6 de ce mois. M'étant expliqué assez amplement dans la réponse que je vous ai faite le 7 de ce mois, touchant la proposition faite au duc de Richelieu par le comte de Brühl, je m'y réfère et ne saurais ajouter autre chose sinon que de vous dire encore que la raison que j'ai eue à vous faire ma réponse sur le pied qu'elle a été, n'est autre que la persuasion où je suis que le comte de Brühl n'est point du tout sérieusement intentionné à établir solidement la bonne intelligence entre moi et le Roi son maître, mais qu'il n'a fait la proposition touchant les miliciens à rendre,1 que parcequ'il a cru que je l'accepterai ou non. Dans le premier cas, il aurait tellement grossi le nombre des prisonniers à rendre que cela serait monté peut-être à quinze cents ou deux mille hommes, dans la persuasion que l'affaire tomberait par là de soi-même. Dans le second cas, et si j'avais refusé rondement sa proposition, il en aurait voulu jeter toute la faute sur moi.
Voilà comme j'ai pensé sur l'intention que le comte de Brühl a eue en faisant sa proposition; si je me trompe là-dessus, vous ne manquerez pas de m'en désabuser. Vous remarquerez encore une autre circonstance qui m'est venue dans l'esprit, savoir que, s'il n'est pas possible de détacher la cour de Saxe des intimes liaisons qu'elle a avec celles de Vienne et de Pétersbourg, à quoi me serviront toutes les avances que je dois faire? et ne serait-ce pas tout-à-fait peine perdue? D'ailleurs, si les choses doivent être égales entre nous, il faudra que la cour de Saxe fasse aussi de son côté quelque pas en avant, après que je lui ai fait tant d'avances, et qu'elle s'explique d'une façon moins vague qu'elle n'a fait jusqu'ici, en me promettant de vouloir commencer de nouveau à établir une bonne correspondance et une intimité
1 Vergl. Nr. 2488.