2491. AU CONSEILLER ANDRIÉ A LONDRES.
Berlin, 10 janvier 1747.
Vos deux relations du 27 et du 30 m'ont été rendues à la fois. Je suis bien aise d'apprendre que le sieur Villiers doit retourner à son poste ici. D'abord que vous en serez certain, vous devez en faire un compliment le plus obligeant que vous sauriez imaginer, à milord Chesterfield et le remercier bien fort de cette marque de son attention pour moi, qui me faisait un plaisir bien sensible. Au surplus, je souhaite de savoir de vous si Sa Majesté Britannique voudra faire cette année-ci un voyage à Hanovre. De plus, j'attends votre rapport exact, fidèle et bien détaillé comment les principaux de la nation anglaise pourront être intentionnés pour moi, et leur façon de penser à mon égard. Dans l'incertitude qu'il y a s'il arrivera quelque changement dans le ministère anglais ou non, je trouve d'une nécessité indispensable d'être bien informé de la façon de penser sur moi de ces principaux de la nation, afin que, si le cas dût arriver qu'il y ait du changement dans le ministère, je pourrais juger d'abord des sentiments de ceux qui pourront être mis en place, et c'est par cette considération-là que j'attends votre rapport sur la façon de penser des principaux de la nation dont il y a à croire qu'ils seraient mis en postes, s'il devait arriver du changement dans le ministère présent.
Federic.
Faites mes compliments au sieur Villiers sur sa nomination, et des remercîments au Roi et au lord Chesterfield qu'ils me renvoient un homme qui m'est si agréable.
Nach dem Concept. Der Zusatz nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
2492. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Berlin, 10 janvier 1747.
Je viens de recevoir la dépêche que vous m'avez faite le 30 du mois de décembre passé. Je m'étonne extrêmement que, lorsque je cherche à faire autant de plaisir aux ministres de France que je suis à même de le leur faire, ils y répondent avec tant de froideur, comme si c'était notre très humble devoir que nous accomplissions. Si M. le marquis d'Argenson a la bile si facile à s'aigrir, je ne lui ferai faire plus aucune confidence ni ouverture de ce qui me pourra revenir. Vous pourriez faire sous-entendre à M. d'Argenson que je sais assez quel peu de fond on peut faire sur des alliances et que par cette raison je n'en faisais pas plus de cas que je n'en devrais faire, et que j'avais été dans une trop bonne école, l'année 1744 et 1745, pour savoir à quoi m'en tenir. Vous pourrez encore faire remarquer à M. d'Argenson qu'il ne me con-