<292> de votre zèle et de votre attachement, vous savez combien j'y suis sensible. Quels que soient les desseins et les forces des ennemis, la campagne prochaine, on ne doit pas être inquiet sur la manière dont vous vous conduirez. Vos talents sont connus dans les différents genres de guerre, et vous avez su montrer que la vigueur que vous employez si avantageusement quand il est question d'attaquer, ne dérobe rien à la prudence et aux ménagements si nécessaires dans une guerre défensive. Quelles que soient enfin les circonstances, vos manœuvres seront celles d'un grand général, et j'en augure si bien que je compte envoyer au printemps prochain quelques officiers à votre armée. Ils ne peuvent pas apprendre leur métier sous un meilleur maître, et j'espère que vous les honorerez des mêmes bontés que vous avez marquées à ceux qui ont été à vos ordres l'année dernière. Vous connaissez, Monsieur le Maréchal, mes sentiments pour vous, et avec combien d'estime je suis votre affectionné ami
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
2497. AU SECRÉTAIRE WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.
Potsdam, 16 janvier 1747.
J'ai reçu en son temps les deux dépêches que vous m'avez faites le 27 et le 31 du décembre dernier. Vous me mandez dans la dernière que la résolution doit avoir été prise d'augmenter l'armée jusqu'à 40,000 hommes, et que les gardes russiennes avaient reçu l'ordre de se tenir prêtes à marcher. Comme je ne saurais discerner, par ce que vous dites, si cette augmentation se doit faire à l'égard de toute l'armée russienne, ou si elle regarde le corps d'armée qu'on tient en Livonie, et que celui-ci doive être augmenté du nombre susdit, vous devez vous expliquer plus distinctement là-dessus. Vous devez faire la même chose par rapport à la marche des gardes russiennes, et me mander si elles doivent se rendre à Riga ou directement à Moscovie. D'ailleurs vous devez tâcher à bien pénétrer et à savoir exactement les véritables motifs pour quoi on a appelé le général Lacy à Pétersbourg, et ce qu'on peut avoir traité avec lui pendant le séjour qu'il y a fait.
Ce que vous me dites, par rapport aux mesures que la cour de Pétersbourg prenait et pourrait prendre encore, qu'elles ne sauraient tendre qu'à intimider les Suédois et qu'à se mettre dans un état formidable de défense, ne me satisfait pas; contre qui voudrait-on se mettre dans un état de défense, et par qu'elle raison continuerait-on à faire des ostentations guerrières? Et comme je viens d'être averti que les Russes commençaient de nouveau à augmenter leurs magasins dans la Courlande, et qu'on y parle de nouveau qu'un corps assez considérable de troupes russiennes y était attendu, vous devez être bien attentif, sans témoigner cependant de l'ombrage, sur ce qui en peut être vrai ou non,