<297> de la Saxe me sera toujours chère, mais je ne la veux point du tout acheter à ce prix-là, ne voyant pas d'ailleurs quel avantage j'en pourrais retirer, étant persuadé que, quoi que je puisse faire, personne ne pourra me garantir que le comte de Brühl change de son vieux système. J'agrée tout-à-fait que vous ayez remis encore à parler à ce ministre sur le ton que je vous ai prescrit, et je tombe d'accord de tous les autres moyens que vous proposez pour traiter avec Brühl et Hennicke. Comme vous êtes sur les lieux, vous sauriez toujours juger mieux que moi sur les moyens dont il faut que vous vous serviez, selon le génie des gens avec qui vous avez à faire, ainsi que je me remets là-dessus à votre dextérité et savoir faire.

Vous n'oublierez de m'envoyer l'opéra de Semiramide que je vous ai demandé.

Sur ce qui est de l'alliance défensive à faire entre moi et la Saxe sur le pied que je vous l'ai autrefois ordonné, je vous dirai que je suis encore dans les mêmes sentiments et que j'entre dans votre idée, tant sur les renouvellements du pacte de confraternité que sur tous les autres moyens que vous proposez à cet égard-là; aussi donnerai-je mes ordres en conséquence à mes ministres du département des affaires étrangères.

Quant à l'article de Fürstenberg, j'entrerai dans des tempéraments et je prêterai toutes les facilités possibles pour accommoder cet article. Je vous demande encore l'opéra Antigona, que vous devez me faire copier et m'envoyer avec l'autre, ci-dessus nommé.

Federic.

Nach dem Concept.


2503. AU SECRÉTAIRE WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Berlin, 23 janvier 1747.

La relation que vous m'avez faite le 7 de ce mois, m'a été rendue. S'il est vrai que la Russie couve quelque dessein, il ne me paraît nullement vraisemblable que ce soit contre moi, puisqu'il n'y a aucun prétexte pour m'attaquer, et que nous n'avons à présent pas le moindre démêlé qui puisse donner occasion à quelque démarche violente. Les conférences qu'on a eues avec le maréchal Lacy, peuvent avoir pour objet des troubles qu'on craint du côté de la Perse; encore se peut-il que la reine de Hongrie ait sollicité de la Russie quelque corps de troupes auxiliaires contre la France, cette Princesse s'étant engagée envers les Puissances maritimes de fournir, la campagne prochaine en Pays-Bas, un contingent de 60,000 hommes effectifs. Je doute cependant fort que la cour de Russie se prête jamais à envoyer des secours à celle de Vienne contre la France. Tout cela ne doit point ralentir votre attention sur tout ce qui se passe là où vous êtes, sur les mouvements que les troupes feront, et sur le véritable objet que la cour de Pétersbourg peut avoir par ces nouvelles démonstrations. Aussi vous devez m'en