<304> hardiment que je n'avais nul engagement avec la France, sur quoi il se pourrait fier; mais qu'il ne saurait disconvenir que, par la mauvaise foi et la mauvaise volonté dont la reine de Hongrie usait en tous égards et dans toutes les occasions envers moi, je ne saurais être trop porté pour les intérêts de la maison d'Autriche, ni lui souhaiter beaucoup de bien, et que, si jamais je penchais pour la France, c'était sûrement sur ce seul article-là.
Au surplus, la personne du sieur de „Villiers me sera toujours plus agréable que toute autre, si la cour de Londres me veut envoyer un ministre; mais, en cas que ses établissements en Angleterre ne permettent plus qu'il va hors du royaume, je serais bien aise qu'on m'envoyât une personne d'un caractère doux, et point fougue et emporté comme il y en a entre les Anglais.
Je viens d'ordonner mon portrait, qu'on vous enverra en grand, dès qu'il pourra être achevé, pour le présenter au prince des Galles. En attendant, vous assurerez à ce Prince par un compliment de ma part, dans les termes les plus obligeants dont vous pourrez vous aviser, combien j'ai été sensible à ce qu'il m'a bien voulu promettre le sien.
Je veux me persuader, puisque vous me l'assurez, que le choix du sieur Williams, pour l'envoyer à Dresde, ne s'est fait que par des considérations personnelles; cependant je ne laisserai pas de soupçonner que le but principal de son envoi n'est autre que de faire revirer le roi de Pologne vers l'Angleterre, dans la supposition qu'il a pris des engagements avec la France à l'occasion du mariage de la Dauphine.
Au reste, vous devez me mander votre sentiment si vous croyez, quand les Anglais finiront encore la campagne de cette année-ci sans gagner du terrain sur la France et sans avoir eu ni succès ni perte considérable, s'ils désireront alors de finir sérieusement la guerre ou si malgré cela le roi d'Angleterre tâchera de la traîner encore aussi longtemps qu'il lui sera possible. Vous ne manquerez pas à me résoudre ce problème d'une façon solide.
Federic.
Nach dem Concept.
2513. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Berlin, 31 janvier 1747.
La dépêche que vous m'avez faite le 21 de ce mois, m'a été rendue. Je ne puis être fâché d'apprendre „que les affaires des Autrichiens en Italie et en Provence vont un peu de travers, et, comme il y a ici des lettres d'Italie qui assurent positivement la marche des troupes napolitaines vers la Toscane et du côté de Gênes, on a lieu de présumer que les Autrichiens trouveront là tant de fils à retordre qu'ils n'auront guère le loisir à penser à de nouvelles entreprises.