2518. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Potsdam, 3 février 1747.
Vous ferez fort bien de répondre au marquis de Puyzieulx dans le sens que vous me marquez par la relation que vous m'avez faite le 23 du mois dernier de janvier, s'il venait à vous parler de la triple alliance dans le même esprit que son prédécesseur le fit d'abord lorsqu'il me la fit proposer, et vous pouvez être assuré que je ne me départirai jamais de la résolution que j'ai une fois prise sur cette affaire, étant déterminé de laisser plutôt tomber mon alliance à faire avec la Suède que de la faire sur le pied que le marquis d'Argenson me fit proposer d'abord. Au reste, je viens d'apprendre de Dresde que le duc de Richelieu, à son départ de là, a été fort satisfait du comte de Brühl, sa trop grande vivacité ayant succombée aux paroles emmiellées et trompeuses de ce dernier. Il sera utile pour mon service que vous tâchiez à prévenir d'une manière convenable les ministres de France là-dessus, sans quoi on pourrait avoir une idée très imparfaite de la cour de Saxe, ce qui ne manquerait pas de gâter les affaires.
Federic.
Nach dem Concept.
2519. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Potsdam, 3 février 1747.
J'ai bien reçu la dépêche que vous m'avez faite le 25 de janvier passé. Il est hors de doute qu'un mouvement des Turcs en Hongrie mettrait la cour de Vienne dans de furieux embarras, mais il ne me paraît pas que les Turcs y soient assez disposés, et les nouvelles que j'ai eues touchant les affaires de l'Orient, disent que tout ce que la France avait pu escroquer jusqu'ici de la Porte Ottomane, était qu'elle voudrait faire par-ci par-là des démonstrations, toujours cependant sans aller plus loin. Voilà ce que mes nouvelles m'en ont appris, dont j'ai bien voulu vous avertir, quoique pour votre direction seule, afin que s'il venait des bruits à Vienne de quelque ostentation des Turcs, vous ne les preniez pas d'abord pour des réalités, ni n'envisagiez les choses plus grandes qu'elles ne sont réellement. Au reste, les succès que les Autrichiens vont avoir contre les malheureux Génois, ne laisseront pas d'enorgueillir de nouveau la cour où vous êtes.
La conduite que le sieur Robinson continue jusqu'ici à tenir envers vous, me paraît tout-à-fait extraordinaire; bien que je ne m'en plaindrai pas au ministère anglais, j'en avertirai cependant le sieur Andrié, pour qu'il sache prendre ses mesures là-dessus, lorsque les ministres anglais lui feront de nouveau des protestations sur le contentement que j'aurai de la conduite de Robinson.
Federic.
Nach dem Concept.