<317>celier vous a fait remettre, et que vous m'avez envoyée à la suite de votre dépêche, je vous dirai que vous devez y répondre, en termes honnêtes et polis, que j'étais prêt à donner le congé au lieutenant de Reutern, pourvu qu'on voulût avoir la complaisance réciproque de laisser partir librement mon capitaine de Stackelberg, pour retourner à Stettin auprès du régiment où il est en service, et de m'envoyer le congé pour le colonel de Manstein, comme aussi de permettre au jeune Tresky, sergent dans le corps des cadets, de se congédier et retourner auprès de son père, qui le désire extrêmement. Vous ajusterez votre réponse d'une façon fort polie et sans qu'il y entre quelque chose de choquant, nonobstant le passage un peu impertinent de la note où l'on prétend me taxer d'avoir puni injustement le lieutenant Reutern. Au reste, la visite dont Sa Majesté Impériale a honoré le Grand-Chancelier, est apparemment une suite du mariage de son fils avec la nièce du comte Rasumowski et une marque de son crédit affermi, de même que l'événement dont vous croyez la possibilité assez éloignée encore.1 Ce que je ne vous dis cependant que pour votre direction seule.
Federic.
Nach dem Concept.
2528. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Potsdam, 10 février 1747.
J'ai reçu votre dépêche du 30 du janvier dernier. Je suis très satisfait de la façon dont vous vous êtes pris pour vous entretenir avec le sieur Pâris-Duverney; on ne saurait jamais mieux faire que vous avez fait.2 A présent, il faudra que vous cherchiez à lui parler encore, sous le prétexte de le remercier de ma part du livre qu'il avait bien voulu m'envoyer par vous,3 et en lui disant mille politesses sur son personnel, vous tâcherez à le faire s'expliquer encore sur toutes sortes de matières intéressantes. Ce que vous m'avez appris de la première conversation que vous avez eue avec lui, m'a été fort instructif à plusieurs égards, et j'en ai entre autres compris aisément les vues que le maréchal de Saxe peut avoir quand il ouvrira la campagne. Entretenez donc soigneusement cette confidence, dont vous saurez tirer plus de lumières que de tout ce qu'il y a de ministres en France, qui ne vous parleront jamais si intelligiblement que le sieur Duverney vous l'a fait. Au reste, vous n'oublierez pas de m'envoyer son livre sur le commerce.4
Federic.
Nach dem Concept.
1 Bezieht sich auf die Eventualität eines Rücktrittes des Grafen Woronzow.
2 Pâris-Duverney hatte dem Gesandten u. A. gesagt: „M. le maréchal de Saxe ne sera pas, je vous assure, sur la défensive … Le duc de Cumberland en veut découdre; M. le maréchal de Saxe fera toujours la moitié du chemin, mais qu'il prenne garde de ne pas faire quelque fausse manœuvre, car M. le maréchal de Saxe en profitera sûrement.“
3 Vergl. S. 281 Anm. 1.
4 Chambrier hatte das Buch seinem Berichte noch nicht beigeschlossen.