<355>querez pas d'en faire, là où il faut, mes remercîments et de marquer combien je suis sensible aux égards que Sa Majesté Impériale a bien voulu me témoigner à cette rencontre-là. Mais comme je désire fort de prendre ma revanche là-dessus, en régalant l'Empereur de quelque chose qui lui pourrait être agréable, vous devez vous donner tous les soins possibles pour savoir au juste en quoi je puisse faire un présent à l'Empereur qui lui ferait plaisir, et vous sonderez habilement le prince d'Elbeuf là-dessus, afin de pouvoir m'instruire à cet égard.

Je crois vos conjectures sur les conditions que la cour de Vienne voudra stipuler à mon égard à la conclusion de la paix générale, bien fondées;1 mais je ne crois pas cette paix si proche comme le prince d'Elbeuf se l'imagine. Les parties ne se sont pas encore assez approchées, et à moins que la France ne fasse quelque coup d'éclat et imposant, je suis persuadé que le roi d'Angleterre avec la cour de Vienne voudront toujours hasarder encore une campagne. Je souhaiterais fort que vous puissiez approfondir encore avec plus de certitude l'avis qui vous a été- donné touchant la convention secrète par laquelle le roi d'Angleterre se doit être obligé à payer de gros subsides à la cour de Russie pour entretenir un corps de troupes à sa disposition. Tout probable qu'il soit que cet avis soit fondé, je voudrais cependant en savoir quelque chose avec plus de précision. C'est un phénomène assez singulier que les démonstrations guerrières que la Russie commence à faire encore : elle assemble un grand corps de troupes en Livonie, elle parle de faire une augmentation considérable à son armée, elle paraît vouloir armer une flotte, et tout cela dans un temps où elle manque d'argent pour ses plus pressants besoins, et sans qu'on puisse pénétrer le but à quoi tout cela doit viser. Je serais bien curieux de savoir ce que des gens d'affaires à Vienne pensent véritablement sur tout ce remue-ménage de la Russie.

Federic.

Nach dem Concept.


2586. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.

Berlin, 4 avril 1747.

J'ai bien reçu votre dépêche du 1er de ce mois. Quant à l'accession de la Saxe au traité entre les cours de Vienne et de Pétersbourg, j'ai appris d'assez bon lieu que le comte Esterhazy, étant chargé d'en faire l'invitation à son retour à Dresde avec tout le secret possible, n'a pas voulu en parler directement au premier ministre, pour que ni vous



1 Der Gesandte hatte am 25. März berichtet: „Je crois qu'en consentant à l'article qui regarde la garantie de la paix de Dresde, la cour d'ici tâchera d'y stipuler que Votre Majesté Se charge de celle de la Sanction Pragmatique, ou que du moins Elle garantisse le traité de paix générale, dans lequel, suivant toutes les apparences, elle [la cour de Vienne] se fera garantir tous les États qui lui resteront.“