<368> Il m'est revenu encore que la cour de Vienne a envoyé un courrier en Russie avec tant d'empressement qu'un ministre de cette cour, la sachant à ce moment en défaut de l'argent, a avancé de sa bourse le voyage du courrier, afin de ne pas l'arrêter, et que, le lendemain, le lieutenant que le général Pretlack avait dépêché à Vienne, a suivi encore ce courrier. Toutes ces circonstances doivent servir à redoubler votre attention et à vous faire guetter de bien près la contenance que les ministres anglais et autrichien tiendront au retour de leurs courriers, et pour être informé à temps si le secours destiné à la reine de Hongrie se mettra effectivement en marche et vers où il le dirigera; si c'est pour la route de la Pologne, ou si l'on s'avisera de le faire transporter par mer, ou à Lübeck ou directement aux Pays-Bas; de quoi vous devez me faire votre rapport au plus tôt possible.
Au reste, il ne me paraît pas que vos conjectures soient justes lorsque vous m'avez mandé que les arrangements militaires de la Russie n'ont pour objet que la crainte de quelque entreprise de ma part contre elle; s'il y en avait une ombre d'apparence, le premier ministre se garderait bien de me faire tant d'avanies, comme il vous est connu qu'il m'a faites, et ordinairement on prend bien garde à ne pas révolter celui dont on craint le ressentiment; ainsi donc, vous ne devez pas donner à pareilles illusions et vous appliquer plutôt à être alerte sur tout ce que la cour où vous êtes médite, sans vous laisser endormir par des rapports de gens qui apparemment ne visent qu'à vous faire donner à travers.
Federic.
Nach dem Concept.
2607. AU CHAMBELLAN D'AMMON A LA HAYE.
Potsdam, 18 avril 1747.
J'ai reçu votre dépêche du 11 de ce mois. Vous devez croire que le maréchal de Saxe ne fera pas une campagne oisive, mais qu'il frappera bientôt quelque coup d'éclat; c'est à ce coup que vous devez être attentif, pour me le pouvoir mander bientôt quand il sera fait, et pour me marquer en même temps alors l'effet qu'il aura produit sur l'esprit des régents de la République.
Federic.
Nach dem Concept.
2608. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Potsdam, 18 avril 1747.
M'étant déjà assez expliqué, dans le rescrit à la suite duquel cette lettre vous parviendra, sur tous les points que vous avez touchés dans votre dépêche du 7 de ce mois, je n'ai qu'à vous dire encore que, nonobstant ce qu'on m'a fait assurer de la part du ministère anglais, il y