<369> a quelques semaines, qu'on ne voudrait jamais de troupes russiennes, et que d'ailleurs toutes les apparences ont été que la négociation que les ministres anglais et autrichien à Pétersbourg avaient entamée sur l'envoi d'un corps de troupes russiennes de 30,000 hommes, était échouée par le refus que l'Angleterre en avait fait, je viens cependant d'être averti dans ce moment qu'un certain ministre autrichien doit avoir dit à un de ses amis que rien n'était plus certain et décidé que la marche des troupes auxiliaires de la Russie. Il a donné à entendre en même temps que c'était principalement à cet usage que le roi d'Angleterre avait obtenu de son parlement les 500,000 livres sterling que la nation vient de lui accorder sous le titre de le mettre par là en état de pousser vigoureusement la guerre par terre et par mer et de remplir les traités faits ou à faire avec les alliés de l'Angleterre pour l'année présente.
Quoique je ne saurais pas encore vous garantir tout-à-fait pour certain cet avis-là, et que je tâcherai de m'en éclaircir, j'ai cru cependant nécessaire de vous en avertir, afin que vous en puissiez faire part en toute confidence au marquis de Puyzieulx, à qui vous direz en même temps que, quand même cet avis devrait être fondé, le grand tour que ce corps auxiliaire, à qui je n'accorderai pas le passage par mon pays, serait obligé à faire, soit qu'on le fît passer par la Pologne, soit qu'on le voulût transporter par vaisseaux, ferait qu'il ne saurait jamais arriver à sa destination qu'après un temps de deux mois passés, et que j'espérais que la France aurait déjà, en attendant, frappé son grand coup, pour n'avoir plus à craindre alors cette augmentation des troupes ennemies. Au surplus, vous tâcherez, s'il est possible, à satisfaire la grande curiosité que j'ai de savoir précisément les desseins du maréchal de Saxe pour ouvrir la campagne. Je souhaite d'ailleurs de savoir de vous si les Français rentreront cette année-ci en Italie ou non.
Federic.
Nach dem Concept.
2609. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A BERLIN.
Potsdam, 19 avril 1747.
Je ne trouve pas convenable que vous demandiez quelque rendezvous au comte de Brummer,1 quand il passera par mes États. Outre qu'il le déclinerait assurément, de crainte de s'attirer de nouvelles affaires, il ne saura nous dire quelque chose dont nous ne soyons déjà suffisamment instruits. Au reste, je vous sais bon gré de la communication de la lettre qu'il vous a écrite et que je vous renvoie ci-close.
Federic.
Nach dem Concept.
1 Vergl. S. 66 Anm. 1; 363.