<37> de la Russie, me confirme tout-à-fait dans les soupçons que j'en ai eus et que le comte Bestushew fait tout ce qu'il peut pour porter l'Impératrice à une rupture avec moi.
Mon intention est donc que vous en deviez parler à M. de Villiers, en lui communiquant tout ce qui m'est revenu sur ce sujet-là, et que vous deviez lui dire que la chose valait assez la peine pour qu'il envoyât un courrier à sa cour, afin que celle-ci donnât des ordres bien positifs au lord Hyndford pour que celui-ci obviât à toutes les mauvaises intentions du ministre russien et qu'il rectifiât la cour de Pétersbourg sur de pareilles entreprises. Sur quoi, je prie Dieu etc.
Les lettres de Finck de Suède sont fort singulières, surtout la dernière. Je pense qu'il ne serait pas mauvais d'employer le ministère du sieur de Villiers pour détourner cet orage, qui malgré les dépêches de Mardefeld ne me paraît pas conjuré jusqu'au moment présent. Villiers m'a dit qu'il se fait fort par le crédit de sa cour de calmer cette tempête, et il trouve que ce n'est rien; il est sûr que ce n'est point dans le moment présent l'intérêt des Anglais de voir cette nouvelle rupture dans le Nord sans raison plausible et sans qu'aucune puissance en Europe en puisse recueillir le moindre avantage. Enfin, je crois pour plus de sûreté qu'il est temps que l'Angleterre se mêle de cette affaire. Mandez-moi votre sentiment.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.
2163. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.
Potsdam, 1er mars 1746.
Mon cher Podewils. J'ai reçu vos deux lettres avec le détail de la conversation que vous avez eue avec le sieur Villiers. Cela ne m'aurait point tiré de mon incertitude ni de mon embarras, si je n'avais reçu une dépêche d'Andrié par laquelle il marque positivement la fuite du Prétendant et la dissipation de ses troupes.
Nous ne risquons donc rien dans le moment présent de promettre de tenir prêt notre contingent pour être transporté en Angleterre en cas de besoin, mais il faut absolument faire comprendre au sieur Villiers que jamais nous ne nous laisserions entraîner à donner ce secours dans les Pays-Bas.
N'avez-vous pas remarqué beaucoup de sophismes dans les discours du sieur Villiers? Il dit que l'Angleterre ne s'intéresserait pour aucune des garanties auxquelles elle s'est engagée par le traité d'Hanovre, si nous ne lui donnions des troupes a présent. Pourquoi ne ditesvous pas à Villiers que, depuis le traité d'Hanovre, nous avons réclamé l'assistance de l'Angleterre, lorsque les Autrichiens et Saxons voulaient attaquer mes pays héréditaires, et la réponse que nous en avons reçue?