<377> je sois persuadé que la cour où vous êtes ne changera pas de sentiment à l'égard du traité d'amitié dont il a été question, je veux cependant bien vous dire que, si le comte de Brühl venait à vous entretenir de la façon que vous le croyez, vous devez lui répondre sèchement que tout ce qu'il venait de vous dire, était justement cette réponse que je vous avais dite d'avance que vous aurez de sa part. Quant aux ostentations que les Russes pensent de faire encore cette année-ci, tout comme ils l'ont fait l'année passée, je sais de fort bon endroit que tout ce manége dépend de la résolution de l'Angleterre, si celle-ci voudra payer à la Russie un subside de cent mille livres sterling que le chancelier Bestushew a demandé à l'Angleterre, et sur lequel il est actuellement entré en négociation avec le lord Hyndford, afin que la Russie soit mise par là à même de pouvoir continuer ces ostentations, et que, si l'Angleterre refuse ce subside, la cour de Pétersbourg ne sera pas en état de pouvoir assembler ses troupes, faute d'argent qu'il lui faudra pour pouvoir continuer ces ostentations. Ce que je ne vous dis cependant que pour votre direction seule.
Federic.
Nach dem Concept.
2620. AU SECRÉTAIRE WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.
Potsdam, 1er mai 1747.
Votre dépêche du 15 de ce mois m'a été rendue. Depuis ma dernière que je vous ai faite, les lettres de mon ministre à Londres, le sieur Andrié, m'ont appris que milord Chesterfield lui avait avoué ingénument que, dans les premières propositions de la Russie relativement au secours que la cour de Pétersbourg s'était offert d'envoyer contre la France, cette cour avait demandé la somme de 1,500,000 roubles pour un corps de 30,000 hommes, outre une autre somme considérable pour le transport en Flandre; ce qu'ayant été refusé par l'Angleterre, la cour de Russie, en rabattant extrêmement de son marché, avait ensuite insinué que, moyennant un subside par les Puissances maritimes, elle s'engagerait de tenir un corps de 30,000 à leur disposition, et comme les États-Généraux avaient fort goûté cet expédient, on avait, en conséquence, donné des ordres au lord Hyndford; que, depuis, celui-ci avait marqué par ses dernières dépêches que la cour de Pétersbourg était prête à s'engager de tenir à la disposition des Puissances maritimes un corps de 30,000 hommes. A quoi milord Chesterfield avait ajouté que rien n'était encore signé, que même, avant que cela le fût, il fallait que cette affaire fût acceptée par toutes les provinces de Hollande, puisque la République devrait payer le quart du subside que l'on promettait à la Russie; que ce subside n'était pas encore réglé, quoiqu'il crût qu'il n'excéderait pas 80,000 livres sterling par année, surtout tandis que les troupes russiennes ne seraient point en action; mais que, lorsqu'il serait question de leur faire prendre la campagne, il serait con-