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2662. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 6 juin 1747.

Votre dépêche du 20 du mois de mai dernier m'est bien arrivée. Quand vous aurez fait tous les pas convenables pour avoir votre première audience de l'Impératrice, et que malgré cela le Chancelier continue à mêler les cartes de façon que vous voyiez l'audience différée, vous devez alors rester tranquille et faire semblant d'attendre sans empressement le temps où la commodité de Sa Majesté Impériale lui permettra à vous donner votre audience.

Federic.

Nach dem Concept.


2663. AU CONSEILLER ANDRIÉ A LONDRES.

Andrié berichtet, London 23. Mai: „Si le lord Chesterfield a témoigné à diverses reprises penser très favorablement à l'égard des intérêts de Votre Majesté, il l'a fait sincèrement, mais il lui a été impossible de faire prévaloir son opinion dans le conseil du Roi, où la majorité est conduite par le duc de Newcastle et son parti. Il n'est donc point surprenant aujourd'hui que l'Angleterre n'ait pas pu obliger encore la cour de Vienne de finir l'affaire de la garantie de l'Empire, et qu'elle ait engagé les États - Généraux de se joindre à elle pour faire le traité de subsides avec la Russie. Plus je fais réflexion sur ces deux points, plus je m'aperçois que le parti dominant dans cette cour n'a pas pour Votre Majesté cette même attention et cette même sincérité qui subsistaient du temps du ministère du lord Harrington. Celui-ci avait des sentiments tout-à-fait différents, et il était en état de les faire prévaloir dans le conseil. Mais il n'est pas de même de lord Chesterfield, qui ne peut, pour ainsi dire, conserver sa place qu'en passant partout où le Roi et le duc de Newcastle veulent.“

Potsdam, 6 juin 1747.

Les réflexions que vous faites dans le post-scriptum chiffré de votre dépêche du 23 du mois passé de mai, touchant les sentiments différents et pour la plupart difficiles à concilier que la cour de Londres fait paraître sur mon égard, me paraissent assez justes. Cependant, comme le duc de Newcastle témoigna autrefois de penser fort bien sur moi, et que vous m'avez tant de fois assuré que tous les autres membres du conseil pensaient également bien sur mon égard, je suis fort curieux de savoir de vous d'où a pu venir du changement, n'ayant moi rien à me reprocher d'y avoir donné aucun lieu; ainsi donc j'attends vos éclaircissements là-dessus. Et pour que vous soyez d'autant mieux en état de m'y satisfaire, vous devez prendre votre temps pour aller chez le duc de Newcastle et prendre adroitement l'occasion de vous éclaircir avec lui sur les raisons qu'il peut avoir de penser si différemment sur moi, et à le détromper, s'il est possible, des mauvaises impressions qu'on lui a faites à cet égard.

Federic.

Nach dem Concept.