<415> je le prierais alors de vouloir bien donner ses ordres au ministre de France à Copenhague, pourqu'il appuyât de son mieux cette négociation.
Federic.
Nach dem Concept.
2677. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Potsdam, 20 juin 1747.
J'ai bien reçu la dépêche que vous m'avez faite le 10 de ce mois. Je n'ai pas été trop fâché d'apprendre l'embarras où la cour où vous êtes se trouve de ce que son entreprise sur Gênes va échouer, et je suis persuadé que, malgré la mauvaise situation de ses affaires en Italie et dans les Pays-Bas, la nouvelle qu'elle aura reçue de la défaite de l'escadre française par l'amiral anglais Anson, la confirmera beaucoup dans son acharnement pour la continuation de la guerre; du moins a-t-on tout lieu de conjecturer que la paix ne se fera pas cette année, et que, quand même la campagne présente ne sera point du tout heureuse pour les alliés, la cour de Vienne voudra malgré cela [faire] encore une campagne dans l'année qui suit.
Je viens d'apprendre de très bonne main que, par les recherches que l'on a faites en Suède dans le procès contre le médecin Blackwell,1 on a découvert qu'il y a eu un plan que les cours d'Angleterre et de Danemark avaient formé pour une révolution en Suède, qui a dû aboutir à un changement de succession en faveur du duc de Cumberland, et que pour cet effet une escadre du Danemark a dû être le 20 du mois de mai dans les ports de Suède, mais qu'apparemment ce projet a échoué dès que l'on a été informé de la détermination des États de Suède pour mon alliance. Cet avis, que je vous communique sous le sceau du plus grand secret, me fait démêler à présent les véritables raisons que l'Angleterre a eues pour agir si faiblement et même avec duplicité auprès de la cour de Vienne dans l'affaire de la garantie de l'Empire de la paix de Dresde, parceque l'on a aimé de mettre autant d'empêchement qu'il ait été possible, pour que je ne puisse me mêler des affaires de Suède, lorsqu'on a voulu mettre en exécution le projet. Je crois même que les Autrichiens ont trempé dans ce projet, et que c'est la raison pourquoi ils ont été si fâchés d'apprendre la conclusion de mon alliance avec la Suède.
Quant au prix que le prince de Liechtenstein a demandé de la statue d'Antinoüs, je le trouve fort haut, et je serais assez curieux de savoir si effectivement ce Prince a eu heu de se défaire en Angleterre de cette statue au prix de 1,000 guinées. En attendant, vous traînerez encore la conclusion de cet achat, en disant que vous attendiez encore ma réponse qui n'avait pu vous parvenir par le voyage que j'avais fait à Magdebourg.
Federic.
Nach dem Concept.
1 Vergl. S. 378. 385.