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2679. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 24 juin 1747.

J'ai reçu votre dépêche du 14 de ce mois. Je suis bien persuadé que les dépêches que le comte de Loss a reçues par un courrier de sa cour, et les grandes conférences qu'il a eues depuis avec le comte d'Ulfeld, n'ont roulé que sur ce que la cour de Dresde n'a pas voulu admettre le comte Esterhazy avec le caractère d'ambassadeur;1 affaire qui doit assez chagriner la cour de Vienne, parcequ'elle a manqué par là son but, qui a été de brouiller la Saxe avec la France. Quant aux avis qu'on vous a donnés, comme s'il s'agissait maintenant de quelque chipotage de paix avec la France par l'entremise de la Saxe, et qu'il y eût des articles fort préjudiciables à mes intérêts, je suis sûr qu'ils ont été controuvés,2 et je dois vous dire à cette occasion que vous ferez fort bien de vous noter tous ceux qui vous ont donné ces avis, parceque j'ai tout heu de croire que ces donneurs d'avis sont des gens à mettre de l'huile dans le feu et qui n'ont cherché par là qu'à vous faire donner dans le panneau et à vous induire à me faire quelque rapport ridicule; aussi trouvé-je fort justes et bien pensées les réflexions que vous avez faites sur ces insinuations.

Comme il y a déjà quelque temps que je vous ai fait informer, par un rescrit sorti du département des affaires étrangères,3 au sujet de la déclaration que le général Bernes a faite à mes ministres touchant le diplôme d'Ostfrise que l'Empereur de son propre mouvement a fait expédier dans la chancellerie de l'Empire,4 je suis surpris de ce que vous n'en avez fait mention dans aucune des dépêches depuis ce temps-là; et comme il y a encore un autre diplôme expédié en ma faveur dans la chancellerie de l'Empire, touchant le droit de non appellando, dont cependant il me faudra payer encore les droits de chancellerie, ma volonté est que vous en devez parler au comte de Colloredo et lui faire de ma part un compliment des plus polis et des plus obligeants, en l'assurant combien j'étais sensible à toutes les attentions que l'Empereur avait eues pour moi, que j'en étais pénétré et le priais d'assurer de ma part Sa Majesté Impériale de ma parfaite reconnaissance et du désir extrême que j'avais de l'en convaincre par des complaisances réciproques, après quoi vous glisserez adroitement combien il serait à souhaiter que je fusse dans la même situation avec l'Impératrice-Reine. Vous ne



1 Vergl. S. 403 Anm.

2 Vergl. S. 430.

3 D. d. Berlin 23. Mai.

4 Die fürstliche Würde des ausgestorbenen Hauses Cirksena haftete nicht an dem Lande Ostfriesland. Kaiser Franz hatte deshalb die Ausfertigung eines fürstlichen Diploms wegen Ostfriesland für den König und seine Descendenz angeordnet, begnügte sich aber demnächst mit einer Notification an den Churfürsten-Erzkanzler (15. Juli 1747), dass die Reichskanzlei dem Könige von Preussen den fürstlichen Titel von Ostfriesland gebe und dass die Kammergerichtskanzlei das Gleiche zu beobachten habe.