2708. AU ROI DE FRANCE AU CAMP DE LA COMMANDERIE.1
Potsdam, 17 juillet 1747.
Monsieur mon Frère. Il n'appartient qu'à Votre Majesté de faire de grandes choses et de les surpasser encore par Sa modestie. La bataille du 2 de ce mois aura sans doute appris à M. de Cumberland à distinguer la témérité de l'audace. Les troupes de Votre Majesté seront invincibles autant qu'elles combattront sous Ses yeux et qu'elles seront menées par d'aussi habiles généraux que ceux qui les commandent à présent. La prise de Mastricht couronnera cette victoire; les Hollandais feront comme ces médecins qui sacrifient les extrémités pour conserver le centre; mais, Mastricht rendu, ils en sentiront les conséquences. Les officiers que j'ai dans l'armée de Votre Majesté ne cessent de chanter des hymnes à Sa louange, ils rendent bien justice aux talents supérieurs du maréchal de Saxe et à la valeur des troupes, ils sont heureux d'être les témoins de tant de belles actions, et ils jouissent d'un avantage plus grand encore, et que je leur envie beaucoup, qui est celui d'entendre et d'admirer Votre Majesté. Si mes applaudissements et mes suffrages peuvent être comptés pour quelque chose dans ce concert universel des louanges de toute l'Europe, je prie Votre Majesté d'être persuadé qu'ils partent d'une source bien pure, qu'ils ne sont altérés par aucun mélange d'envie, que je m'intéresse vivement à Sa gloire et que je suis avec les sentiments les plus invariables, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
2709. AU SECRÉTAIRE HEUSINGER A COPENHAGUE.
Berlin, 18 juillet 1747.
Je suis très satisfait du détail que je trouve dans vos dépêches des 1er, 4 et 8 courant de vos entretiens avec le sieur de Schulin sur les moyens de renouer et de resserrer la bonne intelligence entre les cours de Danemark et de Suède, et je le suis encore davantage de la manière franche, cordiale et équitable dont ce ministre s'est expliqué sur cette matière. Vous ne lui laisserez pas ignorer ces sentiments, et, en l'assurant de ma considération et estime distinguée pour sa personne, ainsi que de ma confiance parfaite en sa droiture, vous aurez soin de lui faire connaître que les ouvertures que je lui avais fait faire sur ce sujet, n'ayant eu d'autre motif ni d'autre but que d'établir sur un pied solide et permanent une étroite harmonie et intelligence entre le Danemark et la Suède, harmonie infiniment convenable aux véritables intérêts de l'une et l'autre couronne et indispensablement nécessaire pour le maintien de la tranquillité du Nord, dont l'affermissement faisait et ferait
1 Antwort auf ein eigenhändiges Schreiben König Ludwigs XV. vom 3. Juli mit der Anzeige von dem Siege bei Lawfeld.