<452> à la cour de Dresde qu'aussi longtemps que la France tirerait tant d'avantages de moi, relativement aux affaires du Nord et à celles de l'Empire, et que je resterais si supérieur en force à la Saxe, celle-ci serait toujours très peu considérée de la France, auprès de laquelle je primerais toujours, malgré son alliance avec la France par le mariage de la Dauphine.

Quelque frivoles que soient de pareils insinuations, vous ne laisserez cependant pas d'y être fort attentif et de tâcher surtout à pénétrer si les amis de la cour de Vienne réussissent à gagner du terrain auprès de l'Ambassadeur.1 Et quoique je veux bien vous permettre de prévenir celui-ci sur ces sortes d'insinuations, il faudra néanmoins toujours que ce soit d'une manière assez discrète. Au reste, je vous avertis encore que, lorsque vous me répondrez sur tous les sujets susdits, vous ne devez adresser votre dépêche qu'à moi seul, sans en envoyer des doubles au département des affaires étrangères.

Federic.

Nach dem Concept.


2728. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A SAINT-TROND.

Potsdam, 31 juillet 1747.

J'ai été bien aise de voir, par la dépêche que vous m'avez faite du 23 de ce mois, que vous êtes allé à Saint-Trond, pour y être plus à portée de vous entretenir avec le marquis de Puyzieulx et d'avoir soin des affaires dont je vous ai chargé. La difficulté de vous expliquer avec celui-ci ne sera pas si grande que vous me la représentez, pourvu que vous lui demandiez par un billet une heure où vous pourriez vous entretenir seul avec lui, et je suis persuadé qu'alors il ne vous la refusera pas.

Après cela, j'ai à vous dire que je viens de faire par un canal sûr et très bon des découvertes assez importantes par rapport à la façon de penser de la cour de Vienne à mon égard et aux trames qu'elle veut mettre en œuvre contre moi, et qui en même temps touchent d'assez près les intérêts de la France; mais avant que d'entrer dans le détail de tout ceci, je dois vous dire que je vous ne le confie autrement que sous le sceau du secret le plus absolu et que je vous défends de n'en rien communiquer à qui que soit qu'au seul marquis de Puyzieulx, après avoir expressément tiré de lui une promesse solennelle de m'en vouloir garder un secret inviolable et de n'en faire autre usage que pour sa direction seule. Vous le prierez encore et particulièrement qu'il évite soigneusement que le ministre de Danemark, le sieur de Bernstorff, n'en puisse avoir la moindre connaissance, soit directement soit indirectement, puisque sans cela je perdrais absolument le bon canal d'où toutes ces particularités me sont données, et que d'ailleurs je ne serais



1 Des Issarts.