<478> marquis de Puyzieulx du compliment flatteur qu'il vous a fait à cette occasion-là, et l'assurerez de ma part que je ne doutais nullement que la façon favorable dont Sa Majesté Très Chrétienne avait traité le duc de Wurtemberg à ce sujet, influerait beaucoup sur le maintien de la neutralité de l'Empire.
Au surplus, la duplicité du sieur de Bernstorff a été dans son jour, lorsqu'il a voulu insinuer au marquis de Puyzieulx de quelle conséquence il était que les cours de Londres et de Pétersbourg n'eussent aucune connaissance de la négociation qui est sur le tapis par rapport à la réconciliation de la Suède avec le Danemark, lui qui a déjà su, alors, que la cour de Londres en a été informée jusqu'aux moindres circonstances par celle de Danemark. Ce que je ne vous dis cependant que pour votre direction seule.
Federic.
Nach dem Concept.
2765. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.
Potsdam, 18 septembre 1747.
J'ai reçu presque à la fois les dépêches que vous m'avez faites le 26 et le 29 du mois dernier, avec celle du 2 de ce mois. Les assurances que vous venez de me réitérer de ce que -tout est paisible là où vous êtes, que l'Impératrice est dans des dispositions pacifiques et que la situation présente des affaires de ce pays-là est telle que je n'ai nul lieu d'en craindre quelque chose, m'ont fait beaucoup de plaisir. Quant au reste, je vois bien qu'il faudra pousser le temps par les épaules et attendre aussi tranquillement que l'on peut des événements favorables à tourner les affaires. C'est aussi pourquoi j'approuve parfaitement le parti que vous avez pris pour ménager mes intérêts,1 en attendant que les conjonctures nous deviennent plus favorables. Cependant, malgré toute la mauvaise volonté du Chancelier, je crains peu de chose de la Russie, aussi longtemps qu'elle tirera des subsides de l'Angleterre, parceque je suis assez informé qu'il y va, dans les circonstances présentes, de l'intérêt de l'Angleterre que je ne sois point commis avec la Russie. Je ne suis pas même embarrassé sur les largesses que le Chancelier peut recevoir de la cour de Vienne, pourvu qu'en même temps l'Angleterre paie des subsides à la cour de Pétersbourg et retienne par là celle-ci dans une espèce de dépendance, puisque, encore une fois, je suis assuré que le gouvernement présent ne me veut pas tant de mal jusqu'au point de me voir en guerre contre la Russie.
Sur ce qui est du secret que l'ami important n'a pas encore voulu vous révéler, je commence à présumer que cette affaire regarde princi-
1 „Le seul parti qui reste à prendre, est celui de ménager les anciens amis, pour être instruit de ce qui se passe, et d'attendre patiemment un temps et des événements plus favorables.“ (Finckenstein's Bericht vom 2. Sept.)