2777. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Potsdam, 29 septembre 1747.
La dépêche que vous m'avez faite le 20 de ce mois, m'est bien parvenue, et je vous sais bon gré des particularités que vous m'avez mandées touchant la négociation secrète que la cour où vous êtes a entamée avec l'Espagne à l'insu des Anglais et au grand préjudice du roi de Sardaigne. De la façon que la cour de Vienne se prend avec celle de Londres, j'espère que cette étroite union qui a été entre ces deux cours, ne sera guère de durée, et qu'on n'aura qu'à les laisser faire entre elles, pour les voir bientôt tout-à-fait brouillées. J'estime cependant que cette intrigue de la cour de Vienne sera un des motifs pourquoi le roi d'Angleterre se déterminera pour la paix. Sur ce qui est du sieur de Bussche, vous ferez bien de cultiver et d'entretenir son amitié au possible, puisque d'un côté vous serez averti de bien des choses par lui, et, de l'autre côté, puisque, tout ministre d'Hanovre que soit, il ne voudra pas, selon toutes les apparences, nous rendre de mauvais services.
Federic.
Nach dem Concept.
2778. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.
Potsdam, 29 septembre 1747.
J'ai reçu la dépêche que vous m'avez faite du 12 de ce mois, sur laquelle je n'ai cette fois rien à vous dire, sinon que je crois vous avoir assez mis en état par ma dépêche précédente, afin que vous puissiez désabuser notre ami important de la fausseté du rapport que le sieur Lantschinski a fait par rapport à un de mes officiers qui devrait avoir voulu intercepter ses chiffres.1 Je vous le répète encore que toute cette histoire est absolument fausse et controuvée, peut-être de quelque Autrichien qui en a imposé au sieur Lantschinski, pour l'induire à faire un rapport odieux à ce sujet à sa cour. Enfin, vous devez hardiment soutenir à notre ami que c'est une imposture des plus grossières que tout ce conte-là, et qu'il n'y a eu absolument aucun de mes officiers à Vienne, et que d'ailleurs mes officiers ont trop d'ambition pour qu'aucun d'eux voulût jamais se charger d'une commission aussi indigne que criminelle. En attendant, je serais bien curieux de savoir le nom qu'on a donné à cet officier qu'on suppose avoir été envoyé à Vienne, sur quoi vous ne laisserez pas de sonder notre ami.
Federic.
Nach dem Concept.
1 Vergl. S. 479.