<493> russiennes, je veux bien vous dire que, quant au premier point, vous l'assurererez qu'on instruira incessamment le comte de Finckenstein de m'informer assez à temps, lorsqu'il s'apercevra que cette marche aura effectivement lieu; mais vous ferez réfléchir en même temps au marquis de Valory que les troupes russiennes en Livonie et aux environs entrent actuellement dans les quartiers d'hiver, et que d'ailleurs la saison où nous venons d'entrer ne permettait plus qu'on fît des transports par mer, pendant toute cette année et une bonne partie de la prochaine.
Que, si la marche de ces troupes devait se faire l'année qui vient, il y aurait deux voies par où elles pourraient passer à leur destination, sans qu'elles touchassent aucunement mes États; qu'une de ces voies était par la Pologne, par la Haute-Silésie autrichienne, par l'Autriche, la Bavière et l'Empire. Dans ce cas-là, je ne connais aucun prince de l'Empire qui fût assez puissant pour refuser le passage à 30,000 hommes.
La seconde voie serait par mer à Lübeck. Si l'on choisissait cette route préférablement à l'autre, les troupes russiennes passeraient encore sans toucher mes États, si ce n'est quelque coin de ma province de Clèves; et que dans ce cas-là je ne saurais empêcher qu'ils ne passassent par quelque contrée de Clève.
Ce que je pouvais, en attendant, assurer à lui, marquis de Valory, c'était que je savais de science certaine que jusqu'ici l'Angleterre n'avait point grande envie de mêler les Russes de cette guerre-ci et de se servir de ces troupes pour opérer aux Pays-Bas. Et sur ce, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
2784. AU CHAMBELLAN D'AMMON A LA HAYE.
Potsdam, 2 octobre 1747.
Pour vous répondre à tout ce que vous marquez dans le postscriptum chiffré de votre relation du 26 du mois passé, à l'occasion de la disposition où, selon vous, le peuple de Hollande doit être de m'offrir le stathoudérat héréditaire, je vous dirai que je n'entre point dans ces sentiments-là, et qu'indépendamment du prince d'Orange, et quand même il n'existerait pas, s'il venait jamais à arriver que l'on m'offrît ce stathoudérat, je ne balancerais pas un moment de le décliner, puisque telle chose ne me conviendrait en aucune façon. Ce que je crains cependant qu'il ne puisse arriver, c'est que le prince d'Orange, vu les mauvaises manœuvres qu'il fait dans ces conjonctures critiques, pourrait bien avoir le désagrément de faire quelque culbute, surtout si les Français devaient pousser leurs progrès jusqu'à envahir la Zélande, événement qui, avec les quartiers d'hiver que peut-être la République sera obligée de fournir à la plus grande partie des troupes de l'armée des alliés, fera apparemment jeter de hauts cris au peuple de Hollande.
Federic.
Nach dem Concept.