<498> comme si c'était moi qui avait en mains de leur procurer la paix tout comme ils la souhaitent, et qu'ils joignent encore la menace à de pareilles insultes. J'aurais souhaité que vous m'eussiez nommé celui du ministère qui a lâché ces propos indécents dont vous venez de m'avertir, afin que j'aurais pu juger si ça été quelque homme de conséquence ou quelque autre bavard inconsidéré; mais tel qu'il soit, je crois que vous ferez toujours bien de faire insinuer convenablement par vos amis à ces gens-là et de leur faire faire ces réflexions que, quand la France voudrait oublier ses intérêts les plus essentiels jusqu'à vouloir me sacrifier, elle pourrait peut-être se raccommoder avec les Autrichiens, mais que cette démarche ne produirait pas l'effet qu'elle s'en serait promis; qu'elle ne lui ferait pas ravoir le cap Breton ne lui amènerait la paix avec les Puissances maritimes, et qu'elle augmenterait peut-être son embarras par un surcroît d'ennemis qui sauraient plus imposer que les Hollandais. Enfin, vous tâcherez, par toutes sortes de moyens, de faire revenir tout ce qui est de personnes de conséquence, de pareilles illusions aussi frivoles que préjudiciables à leur propre intérêt.
Federic.
Nach dem Concept.
2794. AU MARQUIS DE VALORY, ENVOYÉ DE FRANCE, A BERLIN.
Potsdam, 7 octobre 1747.
Monsieur. La réponse dure et fière des Danois nous ôte tout moyen de leur répondre; car dès que M. Schulin a déclaré que c'était leur ultimatum, il n'y a plus de contreproposition à faire, et je vous ai écrit d'avance toutes les raisons qui m'empêchent de faire de pareilles propositions au Prince-Successeur.1
Quant à l'affaire de Magdebourg,2 où il s'agit des droits de cette ville, je vous renvoie au ministre d'État de Boden, auquel vous en pourrez parler. L'on croirait, à voir la façon chaude avec laquelle vous vous intéressez pour la Saxe, que la Dauphine est enceinte, et il me semble que, si le roi de France a envie de faire des avantages au beau-père du Dauphin, il pourrait trouver d'autres moyens qui ne fussent point à charge à son plus fidèle allié; je crois avoir donné des marques si importantes de mon amitié au roi de France que je crains de les affaiblir par des bagatelles comme celle que vous me demandez. Vous serez persuadé des sentiments d'estime que j'ai pour vous. Et sur ce, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
1 Vergl. S. 491. 492.
2 Vergl. S. 479. 486. 487.