<522> tous les mouvements possibles, et, pour en prévenir le public, elle a fait insérer dans les gazettes publiques l'article que vous verrez dans la feuille ci-close.1 Cette cour ne vise à présent que de briller encore, malgré l'état tout-à-fait délabré de ses finances. Endettée de toute part et ne sachant où donner de la tête pour payer ses créanciers, elle veut cependant soutenir quelque rang parmi les puissances respectables; c'est pourquoi elle veut faire accroire au public que c'est la France qui recherche sa médiation. Cependant elle est sur le point de se déclarer banqueroute, parcequ'elle se voit hors d'état de payer les billets qu'elle doit sur la caisse de tailles du pays, qui ont été depuis tout temps sa ressource principale. Son embarras là-dessus s'augmente encore plus, puisque la cour d'Hanovre, à qui celle de Saxe est redevable à présent d'un emprunt de deux millions d'écus que celle-là lui a fait il y a trois ou quatre ans, presse celle-ci extrêmement pour en être remboursée, et le sieur Williams, ministre anglais à la cour de Dresde, qui a eu des pleins-pouvoirs tout exprès de la cour d'Hanovre pour insister au remboursement de cette somme, n'a pu réussir, malgré les instances les plus sérieuses qu'il en a faites; aussi le comte de Brühl, à qu'il en a parlé assez vivement, n'a pu lui offrir qu'un présent d'un service de porcelaine pour le radoucir en quelque manière, de façon que la cour de Dresde ne sait presque plus de quel bois faire flèche pour soutenir son crédit envers ses créanciers. Circonstances dont j'ai bien voulu vous informer, pour votre direction seule.
Federic.
Nach dem Concept.
2834. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.
Potsdam, 11 novembre 1747.
Je suis assez satisfait des éclaircissements que vous m'avez donnés par vos relations du dernier d'octobre passé et des 3 et 6 de ce mois. Cependant, comme la cour de Dresde ne saurait rester dans cet état d'incertitude où elle est par rapport à l'affaire du rétablissement de son crédit, et qu'il faut absolument qu'elle s'en arrange d'une manière ou d'autre, ma grande curiosité est de savoir au juste de quelle façon elle se déterminera à ce sujet, sur quoi vous devez bien vous appliquer à me satisfaire exactement. Je suis persuadé comme vous que, du caractère que le sieur Williams est, les rapports qu'il fera à sa cour du véritable état des finances de Saxe contribueront assez à un refroidissement entre les cours de Londres et de Dresde, et je laisse à votre pénétration si, pour brouiller encore un peu plus les cartes, vous ne sauriez lui insinuer adroitement qu'au moins la cour de Dresde, puisqu'elle restait en arrière du payement d'une somme aussi considérable qu'elle devait à celle d'Hanovre, devrait
1 Liegt nicht vor.