<551> Sandwich.1 Je crois ces informations bonnes et fondées, mais quant aux demandes des Anglais que la France doive restituer toutes les conquêtes qu'elle a faites pendant la guerre présente et céder encore le cap Breton, voilà ce qui est un peu insolent. Au surplus, je suis bien persuadé, moi, que tous les congrès, chipoteries et médiations prétendus qui sont actuellement sur le tapis ou qui le seront encore pendant cet hiver, n'aboutiront à rien, puisqu'aucune de toutes les puissances belligérantes n'est déjà si loin qu'elle se voie obligée de plier devant son ennemi et d'accepter les conditions que celui-ci lui offre.
Au reste, je serais bien aise d'être informé de vous s'il est effectivement vrai que les généraux Browne, Schulenburg et Daun soient nommés feld-maréchaux généraux, puisqu'en cas qu'oui je suis persuadé qu'on laissera le général Bernes à ma cour;2 mais si ledit avancement ne s'est point fait, il se pourra bien alors qu'on rappelle celui-ci, pour l'envoyer commander à la Moselle, ou là où l'on mènera les troupes russes. Au surplus, comme je trouve les demandes du nommé Barry trop fortes et qu'il a d'ailleurs assez de monde ici, très bien instruit à élever des mûriers et des vers de soie, vous n'avez qu'à le remercier de ses offres. Quant au nommé Grenet; je vous ferai savoir mes intentions à son sujet à la première ordinaire.
Federic.
Nach dem Concept.
2876. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Berlin, 26 décembre 1747.
J'ai reçu à la fois les dépêches que vous m'avez faites le 8 et le 11 de ce mois, auxquelles je n'ai cette fois qu'à vous dire que Messieurs les ministres français vont un peu vite dans leurs idées concernant le congrès qui va s'ouvrir à Aix-la-Chapelle; ils supposent aux Puissances maritimes une intention sincère de vouloir la paix, dont elles sont pourtant assez éloignées encore; aussi, pour ne pas tomber dans des redites avec vous, je vous renvoie à tout ce que je vous ai déjà dit sur ce sujet dans mes dépêches précédentes. Au surplus, il paraît, de plus en plus, que la cour de Londres a pris son parti de ne vouloir de la médiation, ni de Portugal ni de quelque autre puissance qu'elle soit, mais qu'elle veut se garder les mains libres pour négocier un jour, quand elle le trouvera de sa convenance, seule et directement avec la France, et arbitrer avec celle-ci des conditions de la paix à faire, tout comme je me suis déjà expliqué là-dessus à vous dans une de mes lettres précédentes.
Federic.
Nach dem Concept.
1 Vergl. S. 484. 487. 494.
2 Vergl. S. 543.